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Grand jour à New York : La France fait cadeau de la Statue de la Liberté

Le quotidien de Québec Le Canadien propose le texte d’un correspondant sur place.

Cette grande démonstration a eu lieu ce matin par un temps magnifique. La foule était immense aux abords des quais et, vers neuf heures, tous les bateaux disponibles sillonnaient la baie en tous sens.

On se rendait aussi en foule à l’île Staten que l’on croyait être un magnifique poste d’observation pour voir défiler la procession des bateaux.

Le drapeau tricolore et le drapeau étoilé flottaient partout et l’on entendait ici et là les fanfares jouant la Marseillaise ou l’air national américain. Quand le steamer Atlantic quitta la jetée portant les membres du comité, il fut salué par de vives acclamations de la foule.

Un peu avant dix heures, la flotte qui devait former la procession s’assembla à Graveshend pour accompagner le steamer Isère qui portait la statue et remonter dans la baie.

À onze heures et vingt minutes, au milieu des détonations du canon des forts Hamilton et Wadsworth et des acclamations des assistants, les deux vaisseaux se rencontrèrent.

Quand l’Atlantic aborda lIsère, les passagers du premier passèrent sur le pont de celui-ci et furent reçus par ses officiers et son équipage avec des marques de la plus grande courtoisie.

À 11.30 hrs, quand tout fut prêt, l’Isère leva l’ancre et la fanfare du steamer Atlantic joua la Marseillaise. Puis le vaisseau français, La Flore, ouvrit la marche suivit par l’Isère. Le salut d’honneur (21 coups de canon en 61 secondes) fut alors tiré à bord de La Flore et le vaisseau de guerre américain Omaha lui répondit aussitôt.

La scène de la procession était splendide ; une centaine de vaisseaux pavoisés à profusion et remplis de monde suivaient l’Isère, tandis que la musique d’une douzaine de fanfares se mêlait au grondement du canon des forts et des vaisseaux de guerre. L’Isère jeta l’ancre en face du rocher Bedows Island. Puis les officiers des vaisseaux de guerre français débarquèrent et accompagnés par la dignitaires américains se rendirent par Hall Street et Broadway à l’Hôtel de Ville où un banquet leur fut offert.

 

« Réception officielle de la statue La Liberté », Le Canadien (Québec), 20 juin 1885.

La photographie fut prise par mon fils Sébastien.

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