Connaissez-vous « Le Cri d’Archimède » d’Arthur Kœstler ?
Un grand livre. Disponible maintenant en poche depuis 2011 chez Les Belles Lettres. Extrait d’un court passage.
Le besoin de conquête vient de la force, le besoin de participation vient du sublime étonnement. « Les hommes furent d’abord conduits à l’étude de la philosophie de la nature, comme ils le sont encore, par l’étonnement », dit Aristote. Maxwell conte ainsi son plus vieux souvenir d’enfance : « J’étais couché dans l’herbe, je regardais le soleil et je m’émerveillais. »
Et pour Einstein, « l’homme incapable d’émerveillement, l’homme que rien n’émeut, qui ne peut ni contempler ni connaître le frisson de l’âme en extase, pourrait aussi bien être mort, car il a déjà fermé les yeux à la vie. »
Ce sentiment océanique d’étonnement et d’admiration est la source de la mystique, de la science pure et de l’art pour l’art ; c’est leur commun dénominateur, leur lien affectif.
Arthur Kœstler, Le Cri d’Archimède, Paris, Calmann-Lévy, 1965, p. 241.