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Nouveaux aphorismes d’Antonio Porchia (1885 ou 1886-1968)

Le personnage n’est guère connu. Né en Italie, il commence à travailler à l’âge de 14 ans, nous dit sa page Wikipédia. En 1911, deux ans après le décès de son père, la famille déménage en Argentine. Porchia vécut toujours dans un certain dénuement, dans la banlieue de Buenos Aires. Quelque temps avant son décès en 1968, il avait enregistré certains de ses aphorismes pour une station de radio locale, qui les diffusa en fin de soirée, à raison d’un poème chaque soir.

Retournons à ses aphorismes.

 

L’indomesticable de l’homme, ce n’est pas le mauvais qu’il y a en lui : c’est le bon.

 

Le jour ne saurait se moquer de celui qui ne se moque pas de la nuit.

 

La fleur que tu tiens dans tes mains est née aujourd’hui et déjà elle a ton âge.

 

Il y a des douleurs qui ont perdu la mémoire et ne se rappellent plus pourquoi elles sont des douleurs.

 

Une aile n’est ni ciel ni terre.

 

Rien ne se termine sans se rompre, parce que tout est sans fin.

 

La raison se perd en raisonnant.

 

En regardant les nuages, j’ai vu que ma pensée n’avait pas son corps seulement dans mon  corps.

 

Tu es venu à ce monde qui ne comprend rien sans mots, presque sans mots.

 

Quand tout est accompli, les lendemains sont tristes.

 

Une âme qui s’éteint, c’est léger, très léger, presque un silence.

 

L’arbre est seul, le nuage est seul. Tout est seul quand moi je suis seul.

 

Parfois, la nuit, j’allume une lumière, pour ne pas voir.

 

Certaines choses deviennent tellement nôtres que nous les oublions.

 

Je t’aime comme tu es, mais ne me dis pas comment tu es.

 

Ceci est le second billet sur les aphorismes de Porchia. Le premier fut celui-ci.

 

Antonio Porchia, Voix réunies, traduit de l’espagnol (Argentine) par Danièle Faugeras, dessins de Martine Cazin, Toulouse, Éditions érès, 2013.

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