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Le Jour de l’an, son histoire

Bien heureuse année 2018 à Vous, qui visitez ce site aujourd’hui.

Les poètes, les littérateurs ont festoyé à qui mieux mieux cet aimable jour de l’an, mais nul d’entr’eux ne nous a dit depuis quand et pourquoi le jour de l’an se trouvait le 1er janvier. Du moins, je ne l’ai pas vu.  Secouons un peu la poussière des vieux ans et demandons à leur histoire ce qu’ils ont été chez les anciens peuples de la terre.

Chez eux, l’époque du commencement de l’année, le nombre de jours dont elle était composée, ont varié selon leur caractère et leurs connaissances astronomiques.

Les égyptiens semblent être les premiers qui divisèrent l’année en 12 mois composés de trois cent soixante jours ; sous Romulus, elle était de trois cent quatre jours ; Numa la régla sur le cours de la lune ; elle varia ainsi jusqu’à Jules César qui, l’an 46 av. J-C., ordonna qu’à l’avenir l’année serait composée de trois cent soixante-cinq jours et six heures.

En France, sous les rois Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars ; le jour de Noël, sous les Carolingiens, et sous les Capétiens, le jour de Pâques [sic].

Enfin, l’époque du commencement de l’année fut invariablement fixée au 1er janvier par une ordonnance de Charles IX en 1564.

C’est donc depuis 1564 que le premier jour de l’an est le premier janvier, u si vous l’aimez mieux que le 1er janvier est le jour de l’an.

Ce bon jour de l’an est donc âgé aujourd’hui de 324 ans et 18 jours et cependant il est toujours gai et alerte comme un jeune homme.

Mais poussons jusqu’au bout.

L’année solaire est de 365, 5 heures 48’ 45 ‘’ ; l’année Julienne ou établie par Jules César était de 365 jours et 6 heures, c.-à-d. plus longue que l’année solaire. Pour obvier à cet inconvénient, le pape Grégoire XIII par le conseil de l’astronome Louis Lilio, retrancha dix jours de l’année 1582, et décida qu’à l’avenir trois des années séculaires qui, d’après les règlements de Jules César, devaient être bisextiles, seraient communes et que dans la quatrième seulement on intercalerait un jour supplémentaire. […]

Maintenant, tout fier d’avoir appris à ceux qui ne le savaient pas, de quand date notre jour de l’an, quel âge il a, etc. — je vous laisse, chers lecteurs, pour piquer une tête dans cette affreuse politique. Souvenez-vous que le carnaval est long cette année, et que le meilleur moyen de bien se préparer au carême est de gruger patiemment tous les os politiques qu’un journal bien posé comme La Tribune est obligé de vous servir. Consolez-vous cependant, on y mettra de la gaieté.

Le Chat.

 

La Tribune (Saint-Hyacinthe), 18 janvier 1889

Selon le livre Pseudonymes québécois, de Bernard Vinet (Québec, Éditions Garneau, 1974), Le Chat est le pseudonyme de l’avocat J.-Antoine Chagnon, de Marieville.

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