Réflexion sur la main
De l’écrivain, poète et peintre d’origine belge Henri Michaux (1899-1984).
Inouïes dans le règne animal, les mains, ces instruments d’affection et de douceur, qui mieux que n’importe quoi donnent des caresses.
Aussi les animaux qui acceptent de la laisser faire (la main) ne redeviennent plus eux-mêmes, sauf toutefois les félins qui en temps voulu savent rependre la vie aventurière.
D’autres animaux en pourrissent même, de cette affection. Habitués, ils ne peuvent plus s’en passer. Vivre sans caresses leur est devenu intolérable. Irremplaçable main.
Par là, par cette possibilité particulière de caresse (tandis que la main du singe, du castor et d’autres petits rongeurs reste dure, calleuse, désagréable ou indifférente), cet être agressif, impatient et calculateur qu’est l’homme a une sorte de prédestination à la douceur et à l’affection… Les enfants si on les laissait faire caresseraient des loups, des panthères.
Henri Michaux, Poteaux d’angle, Paris, Gallimard nrf, 1981, p. 77.
Une main, des mains, des mots…
Mains tendues*
Coup de main*
À pleines mains*
Main sur le coeur*
Poignée de mains*
Main de fer*
Main de maître*
Main dans la main*
Bon dimanche!