Hausse des tarifs d’électricité à Québec

Ça y est, nous allons, à Québec, jouir du privilège peu enviable d’être égorgés par les compagnies de lumière électrique.

Et la date fixée pour l’augmentation des taux, c’est le mois de septembre prochain.

Les agents courent les rues pour vous informer qu’il faut accepter de nouveaux contrats avec des conditions nouvelles, ou pour vous dire simplement que votre contrat expire. Vous devrez passer sous les fourches caudines de la compagnie.

Aux ouvriers, aux petits employés qui ont en mains 6 lampes, on demande de payer 3 piastres de plus par an, pour le compteur et pour les frais de l’inspecteur. C’est charmant, car on ne voit jamais cet inspecteur.

À des commerçants qui payaient 70 ou 75 piastres pour deux lampes, on fera payer 110 ou 120 dollars, et le reste à l’avenant.

Ces compagnies ont des contrats avec la ville et la seule raison qu’elles invoquent, celle de ne pouvoir faire des affaires payantes, n’en est pas une, pour empêcher ou éviter une discussion au conseil de ville.

Il ne faut pas que nous soyons ainsi dévorés par les compagnies qui font en réalité de bonnes affaires. Il y en a à l’hôtel de ville qui ont le droit de parler. Qu’ils parlent et alors nous ne serons peut-être pas obligés de nous laisser tondre comme des moutons.

Bon nombre de personnes refusent de continuer de prendre la lumière électrique, et cependant elles croient qu’en échange des avantages conférés par la ville aux compagnies, elles avaient le droit de penser que dans l’avenir les taux ne seraient pas augmentés. Cette affaire crée une émotion réelle parmi la population de Québec.

Le Canada (Montréal), 18 juillet 1903.