Jacques Prévert un jour heureux…
Et il a publié un livre joyeux, quasi pour enfants. Il en était un d’ailleurs. Un enfant, dis-je, il l’est toujours demeuré.
Ce livre, sans doute son moins connu, est une célébration du printemps. Il y va de ses textes, mais aussi de courts propos, de pensées venues de d’autres.
Ici, il nous offre Henri Michaux :
Un tout petit cheval.
J’ai élevé chez moi un petit cheval.
Il galope dans ma chambre, c’est ma distraction.
. . . . . . . . . . . . .
Parfois il se trouble de se voir si nain. Il s’efface. Ou en proie au rut, il fait des bonds énormes et il se met à hennir, à hennir désespérément.
. . . . . . . . . . . . .
Mon petit cheval me regarde avec de la détresse, avec de la fureur dans ses deux yeux.
Mais qui est en faute ? Est-ce moi ?
Proposé par Jacques Prévert, Grand bal du printemps, Charmes de Londres, Gallimard, Folio, 1976, p. 70.
Merci, chère Christiane, pour ce cadeau du petit cheval à bascule.