Je veux célébrer Auguste Charbonnier
Le seul billet à son sujet que j’ai placé à ce jour sur mon site a eu beaucoup d’échos. Ce cher Charbonnier, personnage méconnu a encore de la parenté proche au Québec et en France. Salutations à vous, les Charbonnier, d’ici et de là-bas, de la fesse gauche comme de la droite.
Comme me l’a écrit son petit-fils Noël (voyez ce qu’il en dit dans les commentaires au bas du premier billet), Auguste, marié à une fille de Victoriaville, a toujours gardé un esprit jeune et un cœur sensible.
Le voici ici dans un de ses textes pour enfants, mis en musique par lui-même.
Les Magasins du Jour de l’An
Le long des artères s’étendent,
En la cité de Montréal,
Les beaux grands magasins qui vendent
Le jouet neuf tout idéal;
Si leur présence est importune
Pour le grincheux qui reste en plan,
Ils comptent bien faire fortune
Tous les marchands du Jour de l’An. (bis)
Sur tous les jouets de l’année,
Qu’ils soient nouveaux ou déjà vieux,
La ribambelle chiffonnée
Des babys ouvre de grands yeux…
Ils écarquillent la prunelle
En voyant le beau lapin blanc,
Colombine ou Polichinelle,
Aux magasins du Jour de l’An. (bis)
N’importe ! Malgré la cohue,
Le père achète et prend en main
Pantin ou poupée ingénue,
Que l’enfant brisera demain;
Il ne faudra qu’une seconde
Pour qu’Arlequin soit sur le flanc.
Bah ! Contentons ce petit monde
Aux vitrines du Jour de l’An. (bis)
Ne fîmes-nous pas tous de même,
Ne le faisons-nous pas toujours ?
Hélas ! trop souvent ce qu’on aime,
On le brise en bien peu de jours…
Puisqu’on est si prodigue aux fêtes,
Souhaitons donc que le chaland
Se ruine, et soient satisfaites
Les marchandes du Jour de l’An. (bis)
L’Album universel (Montréal) 30 décembre 1905.