Retrouvons la dynastie des T’Ang (618-907)
Une des grandes périodes de la poésie chinoise. Nous l’évoquions en mars 2014 et novembre 2015. Extraits d’un ouvrage sans doute bien rare au Québec : Cent quatrains des T’Ang (Éditions La Baconnière, Neuchatel, Suisse, 1947). Voici un peu de la nuit.
Maison dans l’allée aux bambous
Seul, assis parmi les bambous solitaires,
Je joue du luth et siffle longuement.
Profonde est la forêt, personne ne m’entend,
Vient la lune blanche qui m’éclaire.
Attente déçue
Candélabre ardent, amphore limpide, longtemps, ont attendu.
L’on sort, l’on revient, l’aube va poindre.
Les étoiles se font rares, la lune décline, toujours personne !
Dans les saules brumeux s’envolent les pies…
Sous la lune de la Fête des mets froids
Souffle de parfum, larmes de rosées, les fleurs de poirier
S’attristent comme moi devant la chaumière sans feu.
À l’heure où musique et chant s’élèvent du voisinage,
Seul, appuyé sur ma porte paysanne, je reste sous la lune.
PO Kiu-yi
Fraîcheur nocturne
Des arbres cernent le vaste étang : ombres multiples sous la lune.
Le battoir du village, la flûte de la vallée bruissent par intermittence, dans le vent et les lianes.
Au pavillon de l’Ouest, les couvertures brodées gardent encore un parfum léger.
Toute la nuit, ma tristesse va vers les lotus flétris.