Des saltimbanques de passage à Trois-Rivières
Une troupe de Serbes est arrivée en cette ville vendredi soir, et s’est installée samedi sur le terrain de l’Association athlétique en face de la station de police.
Ces saltimbanques ont donné samedi après-midi et samedi soir des représentations pendant lesquelles ils ont chanté, fait danser des ours, fait des jeux sur la barre fixe, etc.
Malheureusement, la mort est venue jeter sa note sombre dans ce concert qui paraissait devoir être joyeux. Dimanche matin, vers trois heures, un jeune homme de vingt-et-un ans nommé Suetaja Nicolich et qui faisait parti de la troupe est mort subitement.
On comprendra facilement quelle douleur a été celle de ces pauvres diables obligés de laisser en pays étranger le cadavre de leur compagnon.
Le jeune homme était catholique de religion et il a été inhumé dans le cimetière [probablement au cimetière Saint-Louis, sur le côteau]. Notons en passant le nom de son père et de sa mère : Luidgi Nicolitch et Maria di Nicolas.
La Patrie (Montréal), 5 août 1897. Cette nouvelle est parue deux jours plus tôt dans Le Trifluvien.
L’illustration est accolée à un billet sur Les saltimbanques de Guillaume Apollinaire apparaissant sur le site de l’École primaire Beaumarchais à Dijon, en France.
