Des sirènes à Montréal
Il y a quelques jours, un individu était arrêté pour infraction aux règlements municipaux…
qui défendent d’exhiber des curiosités dans les établissements publics.
Il s’agissait d’une «sirène vivante» exposée dans un restaurant.
Le prévenu paya consciencieusement l’amende et demanda alors une licence qui lui permet d’exhiber sa sirène dans une boutique vacante quelconque. On s’adressa au maire qui se rendit promptement compte de la supercherie et refusa net le permis.
Il s’agissait, on le conçoit, d’une vulgaire drôlesse qui se terminait, pour les besoins de la cause, en queue de poisson, tout comme une enquête civique. Et cependant les badauds se seraient empressés d’ouvrir leur gousset à l’évocation de la mythologie.
Tant mieux si les autorités se mettent à abolir ces superstitions !
La Patrie (Montréal), 11 février 1903