Le Marcheur ? Je m’en suis emparé
Mes Bruants hudsoniens le trouvaient à leur goût, ils le dévoraient graine à graine. Et je ne voulais pas qu’il périsse. J’ai un nouveau travail pour lui dont il est capable.
Le voici ici à ses derniers moments de Marcheur, puis sur le rebord de la fenêtre à Sainte-Anastasie, et enfin dans mon logis de Québec.
Un jour, il y a bien longtemps, bien avant l’invention des religions et de leurs cartes de membre, nous avons longuement observé le végétal vivant autour de nous. Apercevant que certaines plantes, certains arbres réussissaient à défier le passage du temps, peu importe les conditions naturelles (au Québec, ce fut souvent une branche de conifère), nous avons imaginé qu’un morceau d’eux pourrait nous accompagner et nous être précieux.
Précieux contre le mauvais sort, les événements soudains, bien difficiles à affronter : le vent, l’orage, la foudre, le feu, etc.
Précieux, car protecteurs. Ils apporteraient avec eux, dans nos lieux d’habitation, leur capacité de défier.
Rameau, dira-t-on. Bien sûr, les églises, par le moyen de la bénédiction, chercheront à sanctifier nos fois, païennes à leurs yeux. Mais nous conserverons ce respect, bien antérieur aux religions, pour ce morceau de végétal habitué aux dangers et ayant fait preuve de durer.
Le Marcheur sera rameau.