Des loups-garous dans les rues de Québec
Depuis jeudi dernier, les citoyens de la rue des Prairies [dans le faubourg Saint-Roch] à Québec étaient ennuyés par la présence d’un certain nombre de cochons qu’on laissait libres rôder dans les rues le soir et même la nuit.
Comme un de ces animaux était noir et que c’est un fait bien connu qu’il est difficile de prendre un cochon, certaines personnes, portées à la superstition, attribuaient leur présence au mauvais esprit.
C’était des loups-garous et le pauvre cochon noir était le diable sous le déguisement de la race porcine. Cette croyance, par trop puérile, n’était pas partagée par toutes les personnes ennuyées de la visite de ces animaux nocturnes.
Hier soir, un M. Louis Jobin se mit en frais de [… mot illisible] du fait, et, avec deux autres, il attendit patiemment le cochon.
L’animal ne trompa pas l’attente; mais mal lui en a pris, car, avant de se rendre prisonnier, il a été exposé aux douceurs du rondin. Il est maintenant dans la cour de M. Jobin où le propriétaire pourra le réclamer.
La Patrie (Montréal), 19 novembre 1885.