La lune rouge fait jaser, émeut
J’entre tôt ce matin à la boutique pour acheter un shampoing. Mon amie Mélanie y travaille. Les lundis en matinée ne sont jamais achalandés, nous avons le temps de causer un brin.
— Puis, avez-vous vu la lune ?
— Bien sûr. J’en ai même fait des photographies.
— C’était beau, n’est-ce-pas ? J’habite Grande-Allée et il y avait beaucoup de monde sur les Plaines d’Abraham.
— Magnifique. Et, de ma rue, on apercevait aussi de petits avions qui semblaient tourner autour d’elle.
— Moi, j’en fus émue, ça m’a ramené à ma jeunesse à Natashquan, aux lunes rousses vues de l’Échourie.
— Neil Young a fait une belle chanson sur la lune des moissons, Harvest Moon.
— Oui, et Michel Rivard avec sa «Lune d’automne».
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Et nous conversions ainsi de la lune, heureux que nous étions, elle et moi. Comblés, aurait-on dit.
Puis, chemin faisant, j’arrête saluer mes copains de Sillons le disquaire, qui ferme sans doute cette semaine. Je raconte à Paul cette conversation. Et lui de commenter :
— De toutes les chansons de Rivard, c’est sans doute celle qui m’émeut le plus. Au sens où elle me rappelle, sans que ça soit une copie de ce que j’ai vécu, mon passé de jeunesse à Cap-Saint-Ignace.
C’est bien rare que la lune nous «dérange» ainsi, de cette manière, si agréablement.