Bonne fête, chères Acadiennes, chers Acadiens !
Vous savez, en 1898, paraît le livre «Le Père Lefebvre et l’Acadie» de l’écrivain, avocat et sénateur acadien Pascal Poirier. Le quotidien montréalais La Patrie du 4 août 1900 en publie des extraits.
Le «Grand Dérangement» de 1755 où les Acadiens furent mis dehors de leur pays les a fait se disperser en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane, à Haïti, en Guyane, d’autres en France, à Saint-Malo, Brest, Boulogne, La Rochelle, Belle-Isle-en-Mer, et dans les Landes.
Arrêtons-nous à ce que Pascal Poirier dit des Acadiens qui sont venus prendre racine au Québec.
Un publiciste canadien, chiffres en main, affirme qu’ils sont 80,000 aux États-Unis et 100,000 dans le vieux Canada, où les groupes principaux se trouvent dans le district de Joliette; dans les comtés de Saint-Jean, de Verchères, de Napierville, d’Iberville et de Laprairie; à Bécancour, à Saint-Grégoire, à Nicolet, dans les Townships de l’est, à Drummond, Arthabaska, Mégantic; dans les villes de Montréal, Québec et Trois-Rivières; le long des rivages de la Gaspésie et de Bonaventure, au Témiscouata, aux Îles de la Madeleine.
Ceux d’entre eux, qui s’établirent dans les districts de Montréal et de Trois-Rivières, venant assez directement de l’Acadie, apportèrent avec eux les notions agricoles de leur pays et devinrent agronomes modèles de ces régions. Certaines paroisses comme Bécancour et Saint-Jacques de l’Achigan sont exclusivement acadiennes et comptent parmi les plus prospères de la province.
Mais on dit : têtu comme un Acadien, tout comme on dit en France : têtu comme un Breton.
Au fond, l’Acadien de la province de Québec est bon enfant, assez frondeur, aux allures libres, au franc parler, croyant que la parole a été donnée à l’homme pour exprimer sa pensée et dire la vérité.
Les Acadiens ont été pour le Bas-Canada ce qu’ont été pour l’Allemagne et l’Angleterre les Français expulsés par la révolution de l’édit de Nantes : beaucoup de leurs descendants se trouvent aujourd’hui à la tête de l’industrie, de la finance et du commerce canadien-français; les lettres et les beaux-arts de la province sœur se réclament également d’eux.
Ceux qui retournèrent en Acadie furent moins fortunés. Obligés de se cacher longtemps le long des rivages et au milieu des rochers arides, le plus grand nombre se fit pêcheur pour vivre, et laissa se perdre les fortes notions d’agriculture qui avaient fait d’eux et de leurs pères les cultivateurs les plus éclairés de toute l’Amérique.
Je suis très attaché à l’Acadienne que vous voyez ci-haut, Rachel Breault, qui habite aujourd’hui Bécancour. Née le 4 mai 1920 à Saint-Célestin, à la côte Saint-Pierre, elle a étudié à l’école de rang où sa sœur Aline lui a enseigné durant deux ans. Après son cours élémentaire, elle a travaillé dans les maisons privées de Trois-Rivières pour 50 cents par jour, soit trois dollars 50 par semaine. Son père Hector Breault (1884-1922), fils de Pierre Breault et Parméla Poirier, était le frère de ma belle grand’mère paternelle Rose Breault. Rachel est donc la nièce de la mère de mon père. Je l’ai connue, il y a à peine deux ans, et elle m’a permis de faire beaucoup de chemin au sujet de mon ascendance acadienne, en particulier grâce à son document Généalogie Breault, Desrosiers Poirier, préparé par Jeannine Poirier Gendron.
Par exemple, le premier Breault de notre lignée à être venu au Canada, Vincent Brot (Brau), est né en 1631 à La Chaussée, une commune du centre-ouest de la France, située dans le département de la Vienne, en région Poitou-Charentes. Il arrive à Port-Royal, en Acadie, en 1652. Vers 1659, toujours à Port-Royal, il épousera Marie Bourg (Bourc), née en 1645 à cet endroit.