Honoré Mercier aura-t-il son monument ?
Qui sait que Thomas Mulcair, l’actuel chef du Nouveau parti démocratique du Canada, est l’arrière-arrière-petit-fils d’Honoré Mercier (1840-1894) ? Ce dernier fut avocat, journaliste et premier ministre du Québec de 1887 à 1891.
Porte-parole, il a accompagné les Québécois et les Métis de l’Ouest canadien lors de la pendaison de Louis Riel en 1885, une tache dans l’histoire de ce pays, qu’on n’arrive pas d’ailleurs à faire disparaître. «Riel, mon frère, est mort !» avait-il déclaré devant plusieurs dizaines de milliers de personnes à Montréal.
À la fin des années 1900, on commence à songer à élever un monument à Mercier. Madeleine, de son vrai nom Anne-Marie Gleason, la chroniqueuse du journal La Patrie, espère bien cette marque de reconnaissance à l’égard de ce personnage politique québécois. Son texte paraît dans le quotidien montréalais le 5 avril 1909.
On parle à Québec d’élever un monument à Honoré Mercier, l’homme d’État canadien-français qui a tant passionné l’âme populaire.
Et cet hommage rencontre l’unanime approbation de tous ceux qui ont saisi le caractère de cet homme que le peuple a eu bien raison d’aimer parce que lui aussi aimait cette race canadienne-française de toute son âme ardente et fière.
Et s’il commit quelques erreurs, erreurs dont ne furent responsables que son incroyable bonté, son infinie confiance, quand du haut de son socle, il dominera ce pays qu’il a si fidèlement servi, le peuple n’aura qu’un cri, qu’un geste vers lui, et, de ce moment, il planera bien au-delà des négligences terrestres, des ingratitudes humaines, et ceux qui l’ont trahi, ceux-là sentiront que le peuple a pesé et jugé, et que Mercier est là, bien haut, où vient de le placer la justice populaire; et ils comprendront aussi que celui-là a trop aimé pour ne pas pardonner…..
Le 25 juin 1912, on élevait sur la pelouse du Parlement à Québec un monument à Mercier. Nous soulignions sur ce site le 99e anniversaire de cet événement, le 25 juin 2011. Trois semaines plus tard, on s’attardait à quelques-unes des belles de bronze qui entourent ce monument.
La photographie d’Honoré Mercier, une reproduction d’un tirage ancien par Edgar Gariépy vers 1925, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Les grands inventaires nationaux, Inventaire des œuvres d’art (IOA), Portraits : personnages du Canada, cote : E6, S8, SS1, SSS2443, D17657.
