Une vitrine bien colorée
Nous sommes en 1881, à Québec, la veille de Pâques, sur la grande rue marchande, la rue Saint-Joseph, dans le faubourg Saint-Roch.
Samedi après-midi, en passant dans la rue St-Joseph, nous aperçûmes tout à coup à l’encoignure des rues Grant [aujourd’hui rue Monseigneur-Gauvreau] et St-Joseph une grande foule de spectateurs réunis devant le magasin d’épiceries de M. W. Pelletier.
Comme le journaliste est né curieux, nous nous réunîmes au groupe pour constater ce qui flattait tant la curiosité. Le montre de ce magasin renfermait, il est vrai, tout ce qu’il faut pour satisfaire les acheteurs, mais il y avait plus qu’ailleurs.
Sur les jambons entassés dans la fenêtre s’élevaient une multitude de petits oiseaux vraiment attrayants. C’était des oiseaux importés de l’Amérique du Sud, du Japon, de l’Afrique et de quelques autres pays. L’espèce en est très rare, et la couleur des plus variées. Il y en avait des rouges, des verts, des jaunes, des bleues; de toutes les couleurs enfin. C’était beau à voir.
Le Canadien (Québec), 18 avril 1881.
Ci-haut, ces oiseaux on ne peu plus colorés sont de mon ami le sculpteur Claude Lamontagne, qui nous propose ici aussi son Busard.
Contribution à une histoire de la vitrine.