Vaut-il mieux le célibat ou le veuvage que la vie à deux ?
Comment savoir ? Chacun-chacune a sans doute son idée à ce sujet. Le Sorelois du 13 mars 1883, lui, prétend avoir la réponse.
L’Univers Illustré s’occupe de la statistique matrimoniale à propos des nouveaux mariages dont le carême n’a pas tout à fait arrêté l’élan.
On s’est beaucoup marié tous ces temps derniers et, s’il faut en croire le docteur Bertillon, on a joliment raison. Celui-ci a publié un petit mémoire sur L’Influence comparé du mariage et du célibat, et des chiffres publiés, il se dégage le conseil suivant :
Garçons, mariez-vous !
Maris, tâchez de ne pas laisser mourir vos femmes.
Femmes, conservez précieusement la vie de vos maris.
Voulez-vous faire avec cet excellent docteur un peu de statistique; c’est toujours intéressant.
Sur 1,000 sujets de vingt-cinq à trente ans de sexe masculin, M. Bertillon obtient le résultat suivant :
La mortalité est de 6 p. c. pour les hommes mariés;
De 10 p. c. pour les célibataires;
Et de 21 p. c. pour les veufs;
Sur 1,000 sujets de vingt-cinq à trente du sexe féminin, voici la proportion de la mortalité :
19 p. c. pour les femmes mariées;
15 p. c. pour les femmes non mariées
Et 19 p. c. pour les veuves.
D’où il ressort la preuve que, si l’on tient par hasard à la vie, il vaut mieux être marié que célibataire et célibataire que veuf.
Ceci considéré, je me suis pris la tête dans les mains et je me suis demandé de quoi pouvaient bien mourir tous ces veufs et toutes ces veuves ?
Peut-être de joie !
De joie oui, à moins que cette fâcheuse habitude au trépas n’ait donner lieu à l’expression périr «d’ennuïance»!
En effet, chère silvana. Ça use et ça use, l’«ennuïance» !
Quand la solitude se fait isolement, c’est là que le bât blesse. Peut-être alors convient-il d’aborder la vie comme pour la vieille grange: la naissance d’un nouveau terreau de vie. Un nouveau regard. Peut-être au bout, une nouvelle joie!
En effet, si la solitude n’a pas rendez-vous avec l’isolement, le bât ne blesse pas. Je crois bien, après beaucoup d’années de vie, qu’il n’y a pas d’état de vie parfait. Chaque état a ses charmes, mais aussi ses limites. Il faut, dans la mesure du possible, «rouler» avec les charmes.
Quelle magnifique image que ces deux vieilles branches qui se causent!
Vieille complicité, qui me fait penser à ce que disait Ingmar Bergman sur ces vieux jours.