«L’intelligence des animaux»
Un match est engagé depuis quelque temps. Il s’agit de savoir quel animal est le plus intelligent. Le Rappel marque les coups et semble donner une haute place à l’ours.
Un capitaine baleinier avait promis à sa femme de lui rapporter une peau d’ours blanc absolument immaculée sans trous ni reprises, et, par conséquent la bête devait être capturée sans qu’on fit usage d’armes à feu pour la tuer.
En chasse, notre capitaine imagina d’étendre sur la neige une corde avec un nœud coulant dans lequel il fit mettre un appât.
Attiré par l’odeur, un ours qui rôdait sur les glaces voisines s’approcha du piège. Il saisit l’insidieuse pâture, mais en même temps la corde se serra, et un pied y fut pris.
Il parvint à se détacher et emporta la provision pour la manger en un lieu plus sûr.
On rétablit le piège; l’ours revint, mais il écarta d’abord la corde et happa sa proie.
Dans une troisième épreuve, la corde fut cachée sous la neige; l’ours l’éventa et prit encore la pâture.
Pour dernière tentative, on plaça l’appât au fond d’un trou assez profond pour que l’ours de pût l’y prendre qu’en y plongeant toute la tête; le nœud coulant fut disposé tout autour et caché soigneusement sous la neige.
Le succès semblait assuré; vain espoir. L’animal commença par tirer la corde hors de la neige, et, l’ayant écartée avec précaution, il saisit encore l’appât et disparut — cette fois, pour ne plus revenir.
La Patrie, 18 mars 1885.
La publicité est parue dans L’Album universel (Montréal) du 23 décembre 1905. On la retrouve sur le site de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Ours blanc».
