Retrouver son chien par téléphone
Au début des années 1880, il y a quoi, 130 ans, on s’émerveille devant ce que le téléphone permet. Sous le titre «Mirobolant» et à la une, Le Sorelois du 18 mars 1884 y va de ce propos.
Voici un chien qui a tout l’air d’être un vrai canard [canard peut signifier familièrement une fausse nouvelle lancée dans la presse pour abuser des lecteurs].
Les journaux américains abondent en anecdotes humoristiques sur l ‘emploi du téléphone. Dernièrement, cet appareil permettait à un médecin de donner une consultation à plusieurs milles de distance et le praticien reconnaissait que son malade avait le croup en le faisant tousser près de l’embouchure d’un microphone.
Mais voici une aventure encore plus surprenante. Un chien, répondant au nom de Jack, avait été égaré. Un ami du propriétaire de ce chien rencontre l’animal dans la rue et croit le reconnaître. Il l’amène dans un bureau de téléphone. Avez-vous perdu votre chien ? Oui, je l’ai perdu; où est-il ? Je crois l’avoir retrouvé. Appelez-le par téléphone. — Jack ! Jack ! Où êtes-vous ?
À ces mots, le chien, dont l’oreille avait été placée près du récepteur, reconnaît la voix qui l’appelle et y répond par de joyeux aboiements, tout en léchant éperdument l’appareil d’où il s’attend à voir sortir son maître. Quelques minutes après, celui-ci arriva et put compléter la reconnaissance.
Cette anecdote est fort jolie, mais nous avons peine à y croire, et vous ?
Cet article est aussi parue dans La Gazette de Joliette, du 14 mars 1884.