Des dévotions s’envolent
En tirant sa révérence et à bien constater les résultats, je vois que ma grange-étable a implosé et explosé à la fois, provoquant un grand souffle sans doute. J’en mettais l’annonce sur ce site, voilà trois jours.
Et dans les commentaires attachés à ce billet, j’affirmais que je créais une sous-catégorie — Grange effondrée — que j’observerais maintenant le vieillissement de ce lieu effondré. D’ailleurs, aujourd’hui, avec la fonte des neiges, j’entends occasionnellement quelques craquements. Et je vois par les pistes que ce qui semble être un chien, curieux, a pénétré à l’intérieur par l’embrasure, au centre.
Mais j’en viens à l’événement. Le souffle a projeté à plusieurs mètres des objets légers : de la paille, des morceaux de bois, un contenant de styromousse, le cadre d’un petit moustiquaire, d’anciens papiers incomplets et deux images pieuses.
Manifestement, les anciens propriétaires vouaient un culte à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, béatifiée le 29 avril 1923, quelques mois après la construction de cette grange en 1921. L’image fut libérée lors de l’événement. Étonnamment, le morceau d’image retrouvé hors de la grange est une copie en partie de l’image en majeur sur la page Wikipédia consacrée à Thérèse de Lisieux.
Une autre image, celle de Notre-Dame du Cap, s’est aussi envolée. La dévotion populaire à cette Vierge Marie, avec un lieu de pèlerinage dans le quartier Cap-de-la-Madeleine à Trois-Rivières, remonte à 1888.
On peut probablement penser que ces deux images pieuses, que je découvre à l’instant, ont été glissées dans les murs de la grange par espoir de protection. Et voilà leur mandat terminé. Voyons voir maintenant comment la nature prendra la relève.
Parfois l’on dit, « ah si les murs pouvaient parler »… Voilà que ceux de la grange ont laissé échapper quelques mots de leur histoire…