Surpris sur le lac Saint-Pierre à l’embouchure de la Nicolet
Le grand livre sur l’histoire du lac Saint-Pierre reste à écrire. Grâce à internet, nous pourrions d’ailleurs nous y mettre à plusieurs. J’y reviendrai. Mais il faut savoir que ce lac, en plein cœur du fleuve Saint-Laurent, est capable d’humeurs diverses. Le Franco-Canadien, l’hebdo de Saint-Jean-d’Iberville, du 4 novembre 1887, raconte une de ses violentes humeurs.
On se rappelle encore la tempête de lundi de la semaine dernière [le 31 octobre]. Le vent était d’une violence inouïe et a fait beaucoup de dégâts.
Les navigateurs en ont souffert d’une manière particulière, surtout notre concitoyen, M. le capitaine Laflèche. Le Journal des Trois-Rivières dit que, ce jour-là, toute la flotte qui attendait le chargement de bois sur le fleuve, à l’embouchure de la rivière Nicolet, a été dispersée.
Cette flotte se composait de cinq vaisseaux, qui ont été désemparés et presque complètement détruits. Un grand nombre de personnes composant l’équipage de ces vaisseaux a failli périr, et les naufragés n’ont dû leur sauvetage qu’aux quelques chaloupes qui leur restaient et avec lesquelles ils ont eu toutes sortes de difficultés pour parvenir au rivage.
La barge St-Charles, capitaine Laflèche, qui était chargée et à la cape vis-à-vis la rivière Nicolet [sic], attendant le vent pour monter à St-Jean avec un chargement de bois de sciage pour M. Bousquet, a été surprise par la tempête, a chassé sur ses ancres, s’est remplie d’eau et a sombré à quelques milles en bas de la rivière Nicolet, et une partie de sa charge a été emportée par les flots. Et on considère ce vaisseau complètement perdu.
L’image double de la rivière Nicolet est parue dans L’Opinion publique (Montréal) du 20 novembre 1879. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Nicolet, rivière (Québec)».
Contribution à une histoire de la vie de relations sur le lac Saint-Pierre.