Étrange, cette histoire
On trouve vraiment de tout dans la presse d’il y a plus de 100 ans. Ainsi comment interpréter ce texte que le quotidien montréalais L’Étendard, du 2 août 1884, intitule «Philanthropie» ?
Les philanthropes deviennent de jour en jour plus rares et moins connus, mais on se tromperait grandement en pensant qu’il n’y en a plus.
Vers 8.30hrs hier soir, M. Lacroix était tranquillement occupé à un travail quelconque dans sa maison, quand son attention fut attirée d’un autre côté par un coup de sonnette.
Il alla vivement à la porte, et ne vit qu’une voiture y stationnait. Le cocher lui ayant dit qu’une personne dans la voiture voulait lui parler, il descendit le perron et se rendit près de la porte du véhicule.
C’était une de ces voitures presque complètement closes, et l’inconnu qui avait demandé à M. Lacroix de venir à lui n’était aucunement visible.
Il demanda à M. Lacroix des nouvelles de sa dame et de son fils, et lui déclara qu’il serait venu plus tôt mais qu’il n’avait pas encore trouvé une occasion favorable.
Après une courte conversation, l’inconnu sortit une boîte assez grande de sous le siège et la présenta à M. Lacroix en lui priant de la remettre à sa dame en son nom.
Sur ce, M. Lacroix lui ayant demandé comment il s’appelait, l’inconnu lui remit une enveloppe cachetée, lui disant qu’elle lui donnerait les informations voulues.
M. Lacroix avait à peine touché la lettre que la voiture était disparue.
Entré chez lui, son premier soin fut d’ouvrir la boîte, qu’il trouva, à sa grande surprise, contenir toutes sortes de parfums des plus rares.
Intrigué, il décacheta précipitamment la lettre de l’inconnu pour obtenir l’explication de cette étrange conduite.
L’enveloppe ne contenait qu’une feuille de papier à lettre entièrement blanche, et à l’intérieur de laquelle il trouva $25 en billets sur la banque de Montréal.
M. Lacroix cherche encore en ce moment le nom de cet aimable philanthrope, mais jusqu’à présent il ignore complètement qui il peut être.
Que comprendre ?