Gagnons Saint-Pierre et Miquelon, des possessions françaises
Un missionnaire qui en revient, de passage à Québec, nous en donne l’occasion. Le quotidien La Patrie (Montréal) du 11 août 1880 y fait écho.
La France a un pied à terre dans le golfe St. Laurent. Les îles de St. Pierre et Miquelon sont administrées par un gouverneur français. Dernièrement, un missionnaire de ces possessions, le Rév. P. Hamon, faisait une conférence à Québec. Le Courrier du Canada en parle comme suit :
«Le père Hamon vient de terminer sa mission; il a eu l’heureuse idée de nous mettre au courant des mœurs et des coutumes du petit peuple de ces îles restées françaises, et il s’est parfaitement acquitté de sa tâche.
«Vainement chercherions-nous dans les géographies même les plus modernes ces descriptions minutieuses des lieux, ces détails sur les mœurs, les usages des habitants des îles de St. Pierre et de Miquelon. Nous avons pris les quelques notes suivantes qui pourront intéresser nos lecteurs :
«Les îles Saint-Pierre et Miquelon forment, avec l’île aux Chiens, la seule colonie qui reste à la France dans l’Amérique du Nord, depuis 1763, et encore les Anglais l’ont-ils occupée à diverses reprises, savoir : de 1778 à 1783, de 1793 à 1801, de 1804 à 1811.
«La grande Miquelon est la petite Miquelon sont unies par une grève de 2 lieues, appelée le cimetière des navires; elle est en effet couverte de débris de vaisseaux.
«Saint-Pierre est un rocher nu; la ville de Saint-Pierre, qui est la résidence du commandant ou gouverneur, est une ville proprette et bien bâtie, pourvue de tous les établissements que l’on trouve dans les villes d’Europe : palais, église, hôpital, école, asile, couvent; les plus beaux arbres n’ont que 3 mètres ou verges de hauteur.
«Miquelon est agréable, et susceptible d’une certaine culture; on y voit des fermes; cette île a 10 lieues sur 4.
«L’île aux Chiens est tout à fait stérile.
«Trois races tout à fait distinctes habitent cette colonie, savoir : à Saint-Pierre, de vrais Français venant de la Normandie et de la Bretagne; à l’île aux Chiens, des normands de type antique, vrais coureurs de mer avec des traces des qualités primitives; enfin, les deux Miquelon sont habitées par des Acadiens, hommes simples et paisibles, beaucoup moins actifs que les autres habitants.
«On trouve aussi, dans la population, des Basques occupés aux transports; des Irlandais pauvres qui fusionnent avec les Français, et quelques Anglais, occupés au télégraphe transatlantique, et qui forment bande à part.
«La population de la colonie est de 4,300 habitants, plus 700 étrangers.
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