Les grandes vacances
Tout le monde s’éparpille de tous côtés, ou va n’importe où, mais enfin il est de règle de ne pas rester chez soi. Aussi, comprenez-vous toute l’actualité de la gravure que donne aujourd’hui Le Monde illustré : Les vacances.
C’est tout à fait nature : la jeune fille qui profite de la belle saison pour faire une étude de paysage, souvenir qu’elle emportera du joli voyage des vacances.
Au milieu, l’ancienne histoire, la page de la vie que tous lisent avec avidité, c’est la douce causerie à l’ombre du rocher, c’est toujours Elle et Lui.
Au bas, à gauche, c’est le brave garçon qui comprend la campagne à sa manière, c’est peut-être la bonne, et qui dort à poings fermés, couché sur l’herbe, rêvant de festins pantagruéliques.
À droite, c’est le forçat de la vie moderne, le journaliste qui pond l’article quotidien, c’est l’esclave de l’abonné qui dit : «Amusez-moi».
Cette gravure et le commentaire qui lui est attaché paraissent dans Le Monde illustré du 19 juillet 1884. On retrouve l’image sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Vacances».
N’ayant jamais connu ce concept dans mon enfance ni ma jeunesse, je n’en ai pas non plus connu le manque par la suite.Mes parents exploitaient un petit commerce artisanal saisonnier qui servait à vivre la famille le reste de l’année…
Chez moi, c’est le potager depuis 35 ans qui me lie à la terre et ses travaux. S’éloigner, ne serait-ce que quelques jours, demande une organisation parfois un peu complexe. C’est donc l’hiver que je pense au mot vacances… ce qui n’empêche pas des petites escapades ici et là en été !
Je trouve que l’emploi idéal n’existe pas. Chacun a ses grandeurs et ses limites. Travailleur autonome, je n’ai jamais pu m’éloigner beaucoup, ou longtemps, de crainte de perdre un mandat intéressant. Et puis mes oiseaux. Lorsque je suis allé en Europe, mes amis Christiane et Jean, par bonheur, sont allés les nourrir.