Manifestement, les montreurs d’ours ne sont pas toujours bienvenus

En règle générale, il y a une centaine d’années, ces voyageurs ambulants étaient aimés, bien reçus. La curiosité nous poussait à aller voir les représentations qu’ils offraient. Mais voilà qu’au début de juin 1890, deux copains français ne peuvent se produire accompagnés de leurs bêtes à Saint-Hyacinthe. Le maire de la place refuse. La Tribune du 6 juin 1890 raconte.

Désappointés. Deux Alsaciens ambulants sont arrivés cette semaine en cette ville, suivis de deux ours apprivoisés, dans le dessein de donner à notre jeunesse quelques représentations en plein air.

M. le Maire leur a fait signifier que ces sortes de spectacles n’étaient pas dans nos mœurs et ils sont partis avec une idée peu favorable de l’hospitalité de leurs cousins canadiens.

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Par ailleurs, il y a un moment déjà, en décembre dernier, Madame Claire Martin me faisait parvenir le courriel suivant :

Monsieur Provencher,

Vous trouverez ci-jointe une photographie datant de 1915 où on voit deux montreurs d’ours et leurs bêtes, prise devant le magasin général de mon arrière-grand-père, Flavien Chouinard, à Saint-Pamphile de L’Islet, et numérisée à partir de la copie papier que j’en possède.

J’ai entendu votre entrevue du mois d’août à « La tête ailleurs » et ai tout de suite pensé à cette photographie que ma mère m’a léguée. Sa mère, qui se souvenait de l’événement, le lui avait raconté. Il paraît même qu’un de ces ours s’appelait Martin. Je me suis alors dit que la photo pourrait vous intéresser, surtout qu’il me semble me souvenir que vous ayez dit à ce moment que l’iconographie n’était pas abondante pour documenter ce type d’activité!

Comme je n’étais pas à la maison au moment où j’ai écouté l’entrevue, j’avais un peu oublié tout ça. Mais voilà que j’ai retrouvé la photo il y a peu de temps. Alors, mieux vaut tard que jamais…

Ma mère, Louise-Marie Chouinard, est elle aussi passionnée d’histoire, surtout celle de son village natal. Elle a écrit il y a quelques années un récit « romancé » de l’arrivée au Québec  de son premier ancêtre, Jacques Choisnard (L’épopée d’un enfant de Touraine), et, pour nous, ses six enfants et douze petits-enfants, une chronique de ses souvenirs d’enfance, pour que nous connaissions mieux la petite fille qu’elle a été, les lieux et les personnes qui l’ont entourée – surtout pendant les années 1930. Peut-être se rappelle-t-elle de l’histoire des montreurs d’ours que lui a contée sa mère, alors âgée d’environ 15 ans à l’époque de la photo!

Merci de contribuer à ce que notre histoire ne soit pas oubliée, et à ce que nos histoires soient encore longtemps racontées!

Salutations cordiales.

Chère Madame Martin, vous vous souvenez assurément que je vous avais promis d’échapper votre image spectaculaire sur mon site si vous m’en donniez la permission. Et je cherchais depuis ce temps, une «fenêtre», une «poignée» pour bien mettre votre photographie en valeur. Et, étonnamment, ça tombe aujourd’hui, jour de notre Fête nationale. Bien beau jour, même pour les ours de ce monde, pourquoi pas.

Merci, chère Madame Martin, de cette fort belle pièce d’archives. Bonne Fête !

J’en profite pour saluer mon collègue Jacques Bertrand, l’animateur de l’émission La tête ailleurs, qui prend sa retraite après 32 ans de travail à Radio-Canada. Merci de vos nombreuses invitations à participer à votre émission et puissiez-vous vous attaquer maintenant à de bien beaux nouveaux projets.

P. S. Peut-être vous souvenez-vous de cette dame québécoise, qui habite la Bulgarie et avait entendu cette entrevue avec Jacques Bertrand ?