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Il y a rameau et rameau

Dimanche dernier, le 13 avril, c’était le dimanche des Rameaux, ce dimanche qui précède la fête de Pâques dans le calendrier liturgique chrétien.

Comme l’écrit L’Étoile du Nord du 29 mars 1888, à Joliette : Chacun avait tenu à apporter [à la messe] qui, sa branche de sapin, qui son rameau de cèdre, qui sa palme, dont on n’avait encore jamais vu avant une aussi grande quantité dans l’assistance. Par la suite, on revenait à la maison avec son rameau béni.

Or, La Tribune (Saint-Hyacinthe) du 15 avril 1892, laisse entendre qu’en ville la branche de sapin utilisée comme rameau est à peu près disparue.

La vieille et belle solennité des rameaux a été cette année non moins brillante que les années passées.

On remarque toutefois en ville que les vieux rameaux de branche de sapin sont presque disparus; ils sont aujourd’hui l’exception et la palme règne en souveraine.

À Paris, le dimanche des Rameaux est une grande fête.

Les palmes remplacent ici le buis, qui est, en France, la plante du jour, le rameau par excellence. À Paris, le jour des Rameaux, il se vend pour près de quatre cent mille francs de buis.

Le rameau de buis est la palme des pays d’Occident. Quand Jésus, huit jours avant la Pâque, entre, triomphant dans Jérusalem, on jette sous ses pas des rameaux de buis et des branches de palmier. Et quand le Galiléen expire sur la croix, la légende raconte que son dernier souffle vient s’éteindre dans les buis du Calvaire. […]

Mais le buis est aussi un symptôme d’allégresse et de triomphe. Quand vient Pâques-Fleuries, on ne voit que rameaux verts dans les églises et les cités, autour des autels, devant la porte des sanctuaires. On dirait des forêts ambulantes dont les fidèles emportent des brassées à la maison.

À la campagne, les chaumières, les granges et les bergeries ont une croix de buis clouée au-dessus des portes; on verdoie le christ et les alcôves après avoir jeté pieusement dans l’âtre les rameaux de l’an passé, qui pétillent dans la flamme et se changent en rameaux d’or.

En Bretagne, l’aïeule garde dans un coin de son armoire en chêne ces reliques de bois, qui préservent, croit-on, de la grêle et du tonnerre, et elle compte les années de sa vie par ses rameaux desséchés de Pâques-Fleuries, qu’un main hésitante d’enfant mettra, au jour de sa mort, dans son cercueil. Et la légende ajoute qu’une fois l’an, le jour des Rameaux, la branche flétrie redevient aussi verte que l’herbe des prés.

 

Dans le grenier de ma maison de campagne, au moment de sa construction, on a cloué une petite branche de sapin qui est toujours en place… depuis quoi bientôt cent ans. J’aime la savoir là. Au Québec, le rameau, comme le cierge de la Chandeleur, fournissait protection.

Un jour, au risque de me casser le cou dans l’escabeau, j’irai vous chercher une image de ma branche de sapin toujours en place dans le grenier.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther #

    Ne risquez pas tant pour vos lecteurs… Nous préférons vous savoir tout entier sans cassure !

    16 avril 2014
  2. Jean Provencher #

    Merci, chère Esther. Je vais y aller délicatement.

    16 avril 2014

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