Oyez, Oyez ! Trifluviens, Trifluviennes, venez-vous finalement ?
Je serai chez vous le vendredi 25 avril, pour deux rencontres, l’une à 14 heures et l’autre à 19 heures, à la Bibliothèque Maurice-Loranger, au 70 rue Paré, Secteur de Cap-de-la-Madeleine.
Nous nous retrouverons pour échanger sur Les quatre saisons en 1900 à Trois-Rivières et dans les environs.
Un peuple, toute une culture, à travers son quotidien.
Pour le vendredi soir, à 19 heures, c’est maintenant complet. Mais, à 14 heures, toujours le 25 avril, il resterait de la place. Et ça se tient au même endroit qu’en soirée, à la Bibliothèque Maurice-Loranger, au 70 rue Paré, Secteur de Cap-de-la-Madeleine.
Ça vous dirait d’être des nôtres ? J’aimerais beaucoup. Il faut alors réserver votre place en vous rendant dans une des cinq bibliothèques de la ville de Trois-Rivières. Aucune réservation n’est possible par téléphone.
Voici l’adresse des cinq bibliothèques :
Bibliothèque Maurice-Loranger (où se tient notre rencontre)
70, rue Paré
Secteur de Cap-de-la-Madeleine
Bibliothèque Gatien-Lapointe
1425, place de l’Hôtel-de-Ville
Trois-Rivières
Bibliothèque Aline-Piché
5575, boulevard Jean-XXIII
Trois-Rivières
Bibliothèque Simone-L.-Roy
500, Grande-Allée
Secteur de Pointe-du-Lac
Bibliothèque de la Franciade
100, rue de la Mairie
Secteur de Saint-Louis-de-France
Pour l’horaire d’ouverture des cinq bibliothèques, voir le tableau suivant.
Merci à Madame Chantal Jacob, technicienne en animation pour le réseau des Bibliothèques de Trois-Rivières, et à Monsieur Pierre Cécil, d’Appartenance Mauricie, la société d’histoire régionale, pour cette belle invitation, bien belle journée à venir. J’ai hâte.
Au sujet du rouleau à neige, spectaculaire, il me faut vous dire qu’il y a plus de 50 ans, alors que j’étudiais au séminaire de Saint-Joseph, à Trois-Rivières, l’abbé Jean Robert, professeur de physique, qui, avec l’abbé Louis Fecteau m’avait appris aussi le développement de la photographie en laboratoire, m’avait fait cadeau de cette belle image. La carte postale de Chez Christo, elle, est un clin d’œil à ce haut lieu trifluvien de la cuisine rapide au temps de ma jeunesse.
Christo, coin Royale et Bonaventure au pied de la Cathédrale. Une fois le restaurant démoli pour faire place à un immeuble bancaire insipide, quelqu’un a tenté de le relancer dans un local voisin mais em vain. Le Christo n’avait plus son charme de vielle maison dont l’intérieur était placardé d’annonces de Coke, de 7-up et de cigarettes… son grand comptoir-bar avec les tabourets pivotants recouverts de cuirette rouge, ceinturés d’acier inox… et puis l’arôme des frites qui se perdaient dans les effluves de cigarettes.
Un arrêt incontournable (la récompense de la semaine) quand j’accompagnais ma mère faire les « commissions » au centre-ville … à pied.
C’était le « P’tit bedon » de Trois-Rivières.
Tu as donc fréquenté Chez Christo, cher Normand ! J’ai même une sœur de ma mère qui y a travaillé.
Saluts, confrère Provencher.
Le Christo ! Ciel : le vendredi midi, nous, pensionnaires affamés, obtenions de Paul Provencher – sans doute te souvient-il de «Tit-Cul Provencher», le directeur de notre Alma Mater ? Titre singulier car, me semble-t-il, il officiait au STR comme préfet de discipline, le patriarche Jules Bettez en étant celui des études – la «permission de sortir en ville», extra muros, utilisant sous un prétexte quelque peu fallacieux. Direction immédiate, ce resto, célèbre pour ses affriolantes frites.
Nous avions même réussi à convaincre la dame de nous servir un hamburger, oui, de la viande un vendredi… Un long processus de conviction…
Le Christo : un ««bienheureux» souvenir de mes années de détention trifluvienne.
Pierre Cantin,
Chelsea-sur-Gatineau.
P. S. Provencher savait fort bien que cette petite heure de liberté «urbaine» nous serait salutaire et délivrait généreusement le petit formulaire. Il nous fut plus difficile d’obtenir ces laissez-passer de la part de son successeur, le hautain Gaston Beauchesne – plat prof de «poche» en Philo I, que je revis qu’en 1980 à l’occasion de funérailles… Avec «déplaisir», d’ailleurs.
Ô, salut cher Pierre ! Bien heureux de te savoir là. Et tu me ramènes au séminaire, mon diable ! Certains beaux souvenirs, d’autres tellement ordinaires. Je n’ai pas eu le malheur d’être pensionnaire. Seulement une année, demi-pensionnaire, en syntaxe. Mais ce fut assez pour moi. Les toasts humides le matin, la messe à tous les matins, après bien sûr la confession pour «mauvais touchers» pendant la nuit, les religieuses qui lavaient nos draps et se plaignaient aux prêtres que nous nous mouchions dans ces draps, jeunes Starbucks que nous étions, bonheur de la masturbation.
Moi, je retiens deux profs : Roger Bellemare, en Belles-Lettres, qui nous montrant à 17 ans à travers Le Grand Meaulnes la grandeur de savoir écrire, me fit tomber en amour avec l’écriture. Je ne savais absolument pas ce que je ferais de ma vie, mais je fus certain alors qu’une grande partie serait consacrée à l’écriture. Et puis, en philo 1 et 2, Jean-Albert Bordeleau, qui en avait ras-le-bol de 32 ans d’enseignement du thomisme, et qui, sage qu’il était, pouvait tout aussi bien nous entretenir des Yankees de New York et de Moose Skowron, un de leur gros frappeurs décédés en 2012, que de se moquer d’un de nos confrères qui avait le malheur de porter le prénom de Viateur, mais n’avait vraiment pas l’exubérance d’une machine à maïs soufflé. Et là, il se mettait à délirer sur le mot de viateur, voyageur, grand audacieux, grand découvreur, prêt à tous les affrontements, alors que notre pauvre collègue, de grands points d’interrogation dans les yeux, perdu, se demandait bien où l’abbé était rendu.
C’est lui, Bordeleau, qui a passé une bonne partie d’un cours d’une heure à essayer de nous faire deviner qui fut le plus grand cancre qu’il eut dans sa classe. Et il nous laissait échapper des noms : le juge untel, le docteur untel, etc., etc. «Oui, oui, il s’assoyait dans le coin là-bas» ajoutait-il. Et finalement, après nous avoir obligés à cet exercice, il avouait que ce gars venait de Shawinigan, qu’il venait d’être élu, Jean Chrétien. Mais pour nous, en 1963, nous ignorions tout à fait qui était cet homme.
Lui-même, l’abbé Bordeleau, s’est souvent foutu de moi aussi, mais ayant perçu que je pouvais être ti-coq, il le faisait invariablement avec le sourire au coin du bec. J’ai beaucoup aimé cet homme qui aurait dû vivre 50 ans plus tard, car, enfermé dans la chape catho du temps, on percevait bien que ça avait fini par lui peser.
J’oublie le grand Louis Fecteau qui m’a appris le bonheur de la photographie et le grand Marcel Lambert et ses cours d’astronomie.
Berthiaume, lui, qui aurait bien aimé être le directeur spirituel de tous ces enfants que nous étions — «Viens-te barcer, mon fils» — disons que je n’en ai jamais nourri ma mémoire.
Changement de sujet, Hé ! Pierre, bravo pour ton site, riche et intelligent sur Sanmaur, un de nos nombreux bouts du monde au Québec.
P. S. Pour Christo, tu as sûrement connu ma tante Simone, une sœur de ma mère, qui y travaillait comme serveuse.
Grands mercis, bien tardifs, Jean, pour ta savoureuse réponse, ces rappels de ce style de vie d’une époque dont quelques moments me sont restés greffés dans mon ciboulot.
Dommage que je demeure si loin de la Basse-Mauricie : c’est avec grand plaisir que j’aurais échangé avec toi sur les saisons trifluviennes. Ciel ! que le premier hiver passé à Trois-Rivières m’avait paru humide… Habitué à des hivers en Moyenne-Mauricie plus froid, certes, mais plus secs.
Si ma mémoire est bonne, Marcel Lambert, l’aumônier du clan scout – et mon «directeur spirituel» – m’avait mentionné qu’on lui avait confié Chrétien à sa «direction» spirituelle.
J’ai retrouvé Lambert comme prof de statistiques à l’École normale en 1967. Et Yves Dostaler en littérature.
Et, un soir d’automne, en 1972, je croisai Jean-Guy Béliveau dans l’un des édifices de l’Université d’Ottawa. Il m’avait reconnu : j’en fus bien surpris. Monde minuscule…
Au plaisir.
Merci, cher Pierre, de nourrir à ton tour ce temps d’hier, qui avait des côtés bien lourds, mais d’autres assez agréables. L’humidité à Trois-Rivière, tu as bien raison. Et, à Québec, c’est identique. Sans doute que cela vient de la présence du fleuve.
Je garde un bon souvenir de Marcel Lambert et Yves Dostaler. Dans les soirées, nous imitions Dostaler, car, à l’occasion il bafouillait. La plus mémorable, c’est lorsqu’il voulut rappeler à l’ordre Cossette et Marchand qui causaient pendant un de ces cours. Il les pointe alors et échappe «Soquette pi Charmant !» Celle-ci était passée à l’histoire.On la riait des années plus tard.
Je n’ai pas connu Jean-Guy Béliveau comme prof, qui me semblait un chic type.