Le Roselin pourpré
Le voilà depuis deux jours. Ils ne sont que quelques-uns cependant, faisant bien bon ménage avec mes nombreux Chardonnerets jaunes. Et, déjà, ils ne peuvent se retenir de chanter. Les oiseaux du printemps apportent le chant.
L’ornithologue James MacPherson LeMoine, dans son Ornithologie du Canada (1861), l’appelle simplement l’Oiseau rouge (Carpodacus purpureus, Purple Finch).
À l’approche du printemps (nous l’avons vu cette année le 12 avril), il est peu d’oiseaux dont le retour en Canada est salué avec plus de joie que l’agréable chantre, connu du vulgaire sous le nom d’Oiseau rouge. Nous lui laisserons ce nom. Au mâle seul, est échue en partage une belle livrée pourpre ou presque écarlate. La femelle est d’un gris foncé par tout le corps. Le mâle ne reçoit ses couleurs vives qu’à la troisième année : ces mêmes couleurs, il les perd complètement après trois ou quatre mois de captivité dans la demeure de l’homme, quelque fois pour toujours. […]
L’Oiseau rouge se perchera sur un arbre, sur le versant d’une colline ou sur le bord d’un ravin au pied duquel, coule un ruisseau et érigeant ses plumes sur le sommet de sa tête, il gazouillera à demi voix et sans interruption pour une heure entière, une douce psalmodie sans autre objet apparent que de se charmer lui-même. À l’état de domesticité, ses talents pour l’harmonie le font apprécier de tous. Sa voix n’est pas éclatante comme celle du merle, mais la continuité, la douceur de son chant lui assurent une place distinguée parmi les visiteurs ailés dont s’honore le Canada. Il est granivore, sans dédaigner pourtant le pain et le lait qu’on lui donne. […]
D’un caractère sociable, il est bien adapté pour la volière et son goût pour l’harmonie encourage les autres oiseaux à chanter. […] L’oiseau est fort méchant au commencement de sa captivité : il mord à enlever la chair ; il est tapageur et harcèle les serins et autres habitants des volières ; mais, peu à peu, il s’apprivoise, fait preuve même d’une grande mansuétude.»
Dans Les Oiseaux du Canada (1883), Charles-Eusèbe Dionne, qui l’appelle Pinson pourpre, écrit : «Ce bel oiseau est un chanteur aimable, ce qui le fait désirer dans nos volières. Ses notes, quoique courtes et peu fortes, ont un charme tout particulier. Outre ce ramage, il possède encore un doux gazouillement qu’il module à demi voix pendant des quarts d’heure.»
Dans Charmants voisins (1940), Claude Mélançon l’appelle Rosalin pourpré et écrit d’entrée de jeu : «Couleur prédominante : framboise». Pour expliquer cette couleur, il y va de ces mots, histoire de rire, bien sûr : «John Burrough dit que cet oiseau a été trempé dans du jus de framboises, mais que l’immersion a été trop rapide et qu’il aurait fallu répéter l’opération pour justifier son nom. De fait, le Rosalin n’est pas pourpre, comme le fait supposer l’appellation vulgaire, il est plutôt d’un rouge vineux. De plus, les mâles seuls portent une livrée de cette couleur, encore doivent-ils attendre l’âge de 2 ou 3 ans, c’est-à-dire 6 à 8 mues avant d’acquérir tout leur éclat. Les femelles et les jeunes portent un manteau gris-vert dont la teinture semble avoir coulé en raies sombres sur leur poitrine.»
* * *
Dates des premières observations du Roselin pourpré chez moi.
Il faut dire qu’il a passé les hivers de 1992-1993 et 1996-1997 avec moi.
1982 : 5 mai
1985 : 14 mai
1986 : 4 mai
1987 : 3 mai
1988 : 27 mars
1989 : 24 mars
1990 : 16 avril
1991 : 24 avril
1992: 9 avril
1993 : 2 avril
1994 : 15 avril
1995 : 11 mars
1996 : 20 avril
2002 : 20 avril
2003 : 21 avril
2004 : 13 avril
2005 : 30 mars
2006 : 21 avril
2008 : 18 avril
2009 : 11 avril
2010 : 24 avril
2011 : 28 avril
2012 : 4 mars
2013 : 27 avril
2014 : 5 avril
2015 : 19 avril
2018 : 29 mars
2020 : 1er mai
2023 : 11 avril
j,en ai un couple qui vient dans mes mangeoires il se perche sur le rosier de ma chaise berceuse et observe dans la maison
Que c’est beau ! Merci, chère Louise.
Bonjour,
Est ce que c’est possible d’avoir vu un individu par ce froid polaire (-23 C ) aujourd’hui dans l’outaouais ?
Oui. Certains Roselins pourprés arrivent à passer l’hiver. Quelques-uns ont passé une partie de l’hiver 2015-2016 chez moi. Mais, à la fin de janvier 2016, nous avons eu au Québec une invasion de Tarins des pins qui, si nombreux (moi, j’en avais 80 qui me sont arrivés), ont fait fuir les roselins et les chardonnerets à mes mangeoires de chardon.
J’ai un roselin à la mangeoire ce matin, à Cap-Rouge
Sans doute un mâle ! J’ai eu une fois une femelle en janvier, puis elle est disparue. Puis, maintenant, j’ai un mâle depuis une dizaine de jours.
hello ces oiseaux sont superbes par leurs couleurs .Je ne nourris plus les oiseaux alors je n en vois pas souvent ,cependant mon fils à sauver un roselin et un gros bec il y a quelques semaines qui s était frappé à la fenêtre .Nous les avons entré à l intérieur et réchauffé , heureusement ils n étaient qu étourdit ,il serait mort gelé sur la neige c était très froid ,
L histoire finit bien ,ils se sont envolé en pleine forme .Merci pour vos jolies photos mr Provencher , si voulez voir de beaux clichés d oiseaux j ai une amie au Lac ST jean qui a une page photos sur Facebook son nom Guylaine Gagnon, au plaisir Diane Lavigne.
https://www.facebook.com/guylaine.gagnon.1671
J’ai un mâle en captivité depuis octobre 2022 , bien apprivoiser, il répond à certaines de mes demandes cependant depuis deux mois environ avec une période de mû sa couleur est entrain de changer au jaune moutarde. Je l’aime tout autant. Il semble bien heureux et il chante aussi.
Bravo ! Prenez-en soin !
Merci beaucoup de ce propos !