Une histoire de moucherolle
Nourri par le discours du naturaliste LeMoine, je m’étais laissé emporter. Triste, inquiet, taciturne, sauvage et solitaire, disait-il de mon moucherolle. Allez donc. Poussé par cet observateur, je me faisais du cinéma. Mon moucherolle — et ce n’est qu’aujourd’hui que je m’en aperçois — vit avec sa partie manquante. Bien plus, ils sont sans doute tous deux parents d’une belle nichée.
Aujourd’hui, observant attentivement les arbres au coin nord-est de la grange, voilà que je distingue deux moucherolles cette fois-ci et non un être solitaire.
Les deux ne cessent de s’activer, partent à la chasse, et reviennent et reviennent invariablement vers le coin nord-est du bâtiment. Vraiment pas le temps de la tristesse, de l’inquiétude et de la vie solitaire. On travaille.
Alors, sur la pointe des pieds, faisant un grand détour par les herbes hautes, je m’approche. Et je découvre ce nid, bien abrité sous le larmier. Et sûrement qu’il s’y trouve des petits, car le couple ne s’épuiserait pas à aller et venir ainsi.
Cher Moucherolle, j’avais bien raison de refuser de croire que tu étais un taciturne. Ta tête était ailleurs… complètement dans la responsabilité parentale.
Mais j’espère tant que le nid est bien accroché. Car, au fil des ans, il est arrivé à quelques reprises qu’un pareil nid, mais cette fois-ci d’Hirondelles à front blanc, «collé» de cette façon au métal, se décroche avant l’autonomie des petits.
Ah… Quelle belle nouvelle..! Ces oiseaux sont tellement beaux à observer… Et à la façon dont ILS nous observent, c’est à croire que ce sentiment est réciproque..! ;-)
En espérant qu’un solide clou dépassant de la tôle aura servi d’arrimage lors de la construction du nid…
N’empêche… des oiseaux nicheurs dans sa cour, quel bonheur, quel privilège..!
Bonne chance à cette nichée, dont nous, gens du lectorat, suivrons l’évolution avec grand intérêt..!
Je vis d’espérance, cher Mario, j’espère tellement que ce nid ne se décrochera pas !