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GPS ou Wi-Fi, dites-vous ?

Il a bien fallu que la communication à distance commence quelque part. Évitons, pour l’instant, de remonter au tapis de boucane. Arrêtons-nous à 1903. Dans sa chronique sur «Les merveilles de la science», l’hebdomadaire montréalais L’Album universel du 4 avril 1903 propose un texte éclairant sur la situation d’alors.

 

Sans fils conducteurs, sans support et sans guide, faire cheminer la pensée immatérielle à travers l’atmosphère impalpable, n’est-ce pas là, parmi les découvertes modernes, l’une des mieux faites pour confondre l’imagination, et n’avons-nous pas lieu d’être fiers en songeant que le principe, fécond en conséquences, en est dû à un savant français ? [Ici, l’auteur du texte fait allusion au physicien Édouard Branly (1844-1940)]

Quels sont les derniers progrès de la télégraphie sans fil ? Quelles applications peut-on espérer en tirer ? Questions passionnantes par l’attrait du merveilleux scientifique et dont la solution aurait d’inappréciables conséquences au point de vue de nos intérêts nationaux.

Un navire est sur l’océan; la nuit et la brume l’enveloppent; la mer démontée menace de le jeter à la côte. Où est-il ? Il l’ignore. De quel côté doit-il se diriger pour échapper au danger qui le menace ? Aucun phare ne peut l’avertir; si puissants que soient ses feux, ils ne parviendraient pas à percer l’épais brouillard. Aucun signal sonore ne pourrait non plus dominer le fracas des vagues.

Mais voici que, d’un mystérieux appareil abrité dans la chambre de veille du commandant, éclate une étincelle, puis une autre et une autre encore, et que, bientôt, sur un mince ruban de papier qui se déroule s’inscrivent des signes, traits et points, identiques à ceux du télégraphe Morse, et dont la suite correspond à des mots.

D’où viennent ces signes ? D’où vient ce message qui semble tomber du ciel en furie ? Demandez-le à l’étincelle dont la vibration, transmise à travers brume et tempête, est allé réveiller au loin, dans un port, dans un sémaphore, parfois à deux ou trois cents kilomètres, un appareil similaire qui a répondu aux questions du navire en danger. Grâce à ce message, le navire connaît sa situation sur l’Océan, il ne risque pas d’aller s’ouvrir sur les rochers ou s’enliser dans les sables, comme le fit la «Russie» en 1901.

C’est ainsi qu’il doit son salut à l’étincelle qui a mis en mouvement, à la fois sur le navire et sur la côte, les appareils de télégraphie sans fil.

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