Une véritable splendeur
Le début du 20e siècle est sans doute l’âge d’or de la carte postale. Grâce à la poste et pour moins que rien, des millions de ces petits cartons, le plus souvent rectangulaires, ne cessent de parcourir le monde, de voyager d’une destination à une autre. Étrange lorsqu’on y pense. D’autant plus que le message, au revers, est public.
Le Petit Robert définit ainsi ces «voyageuses» : carte dont l’une des faces sert à la correspondance, l’autre étant souvent illustrée par une image, une photo. Qui donc a bien pu imaginer un jour la carte postale ?
Comme ce site m’oblige à une profusion d’images, je n’hésite pas à recourir à la carte postale lorsque je crois que le sujet s’y prête. Mais on le sait, il y a tout et il y a rien dans le monde de la carte postale. Certaines sont assez belle merci, mais d’autres sont d’une banalité affligeante. Plusieurs sont surchargées de détails, d’autres, moins.
Cette semaine, mon ami Guy Labbé, de Brocante Trouvailles & Trésors, me faisait cadeau de l’une d’entre elles, qui m’a jeté par terre. Quelle splendeur, quelle simplicité et quel dénuement ! Au verso, il n’y a que d’écrit : Union postale universelle. Égypte. Carte postale. Au recto, l’image de ce triangle, déporté tout à gauche, pour libérer la quasi entièreté de la carte, de couleur sable. La personne qui l’a conçue était un être de grand raffinement. Le texte rappelle que, chez les Égyptiens, il y a bien longtemps avant le Christ, le dieu SEPT était, semble-t-il, celui de qui nous tenons la vie.
Dommage que mon ami Jules, bien habile encadreur de son métier, «magicien associé» selon son titre, soit disparu si jeune. Je lui aurais demandé d’imaginer une mise en valeur de ce petit objet magnifique, un passe-partout le respectant beaucoup. Et, placé au mur chez moi, quelqu’un le regardant aurait déclenché de ce fait, en fond de scène, une fort apaisante musique du désert.
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