Le plein de l’été
Voici donc le paysage en ce moment, vu de la galerie arrière. Remarquez le jaune de la Verge d’or, qui lentement commence à se dessiner dans le vert. Août, grâce à elle, sera le mois jaune. Et bientôt viendront s’y joindre les asters, de d’autres couleurs.
Cela dit, les Carouges à épaulettes me font bien rire en ce moment. Conditionnés à apercevoir une présence humaine sitôt que claque, en se refermant, la porte arrière, ils crient, même du fond du terrain, habitant leur fossé de quenouilles. Alors, histoire de bien me moquer d’eux, je leur fais le coup à quelques reprises, sans sortir de la maison cependant. Et, à chaque claquement de porte, ils se mettent à crier. Sans doute sont-ils à protéger leur progéniture.
D’ailleurs, l’heure est aux petits. Et il m’a toujours semblé que le petit de l’animal s’approche toujours sans crainte, sans imaginer que nous pouvons être un ennemi. C’est à ce temps-ci qu’il est possible de le vérifier. Lentement, ils en viendront à se méfier de nous.
J’arrive à photographier facilement de petits Chardonnerets jaunes de l’année. Le Geai bleu s’approche tout près, un autre petit, sans huppe. Je gagne la galerie avant, m’assieds par terre. Ma présence n’empêche pas un petit Pic mineur de gagner la mangeoire d’arachides. Une famille complète de Quiscales bronzés s’amène picorer le tournesol tombé. Me voyant, le père, la mère et quatre des leurs s’enfuient tout de suite, ô malheur, apercevant l’épouvantail. Mais l’un d’entre eux demeure tout de même. Bien plus, un jeune Écureuil roux vient vers moi, par petits bonds, intrigué par une pareille présence. Il faudra la venue de sa mère, toutes tétines apparentes, pour le rappeler à l’ordre.
Et, pendant ce temps, les Chenilles à tentes s’occupent à emballer quelques grappes de cerises à grappes.
Tout vit, et l’heure, me semble bien, est à la jeunesse.