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Des navires bien bruyants

Au dire des capitaines les plus expérimentés, le fleuve Saint-Laurent, un des cours d’eau les plus difficiles au monde, demande beaucoup d’adresse. En effet, le chenal est tortueux, les courants variables et les marées bien capricieuses. Des centaines de pièges jalonnent le chenal : le passage du cap du Corbeau, la barre à Boulard, la traverse de Rivière-du-Loup, les éboulis de Champlain, les hauts-fonds de Cap-Santé, et encore.

Le pilote est important et l’histoire du pilotage sur le fleuve, bien complexe. Depuis le début du Régime français, le capitaine tient la clef du pays et assure en quelque sorte les échanges économiques.

Au fil du temps, des pilotes d’ici sont devenus de véritables spécialistes de la navigation dans certaines portions précises du Saint-Laurent. Et on a mis en place la coutume, peut-être même un règlement, je dirais, voulant qu’à la hauteur de Pointe-au-Père, près de Rimouski, un pilote étranger confie son navire à un de ces spécialistes qui le mènera jusqu’à Québec. À Québec, un second pilote monte à bord pour prendre le relai jusqu’à Trois-Rivières. Rendu là, un dernier s’amène pour conduire le bateau jusqu’à Montréal.

Mais voilà qu’il arrive que, devant Québec, la nuit, l’appel du nouveau pilote pour Trois-Rivières soit bien bruyant pour les riverains du Saint-Laurent. C’est ce que déplore le journal Le Soleil, le 18 juin 1903.

Le Chronicle de ce matin fait allusion à un sérieux ennui auquel beaucoup de nos concitoyens — ceux surtout qui habitent les remparts — sont exposés. Il s’agit des steamers qui en passant jouent du sifflet d’une façon immodérée pour appeler les pilotes. Dans le jour, cette pratique n’a pas beaucoup d’inconvénient, mais, la nuit, elle est vraiment intolérable. Plusieurs fois déjà, nos concitoyens sont venus se plaindre et nous ont demandé quel moyen prendre pour faire cesser cet abus. Le recours est entre les mains de la Commission du havre qui a le pouvoir de faire un règlement pour arrêter cet abus de sifflet par les steamers.

Pour une belle histoire sur l’organisation du pilotage sur le Saint-Laurent au cours de la première moitié du 19e siècle, voir l’ouvrage de Jean Leclerc, Le Saint-Laurent et ses pilotes, 1805-1860.

 

Un commentaire Publier un commentaire
  1. Bonjour Jean,

    Je suis ravi de voir que tu as un blogue. Je vais me faire un grand plaisir d’apprendre un tas de choses grâce à toi.

    Merci beaucoup,

    Paul Trépanier,

    http://www.bicyclesfalardeau.blogspot.com

    18 juin 2011

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