On réclame des nouvelles du chat
Je n’en ai point. Ses lieux, ici, sont maintenant déserts. Le 25 mars est le dernier jour où il fut présent ; vous avez quelques photographies que j’avais faites de lui à ce moment sur ce site.
Et il est parti.
C’est certain, je suis en deuil. J’avais fait le choix de beaucoup l’accompagner. Si vous êtes dans le même état d’âme que moi, il faut que vous sachiez que ce chat n’a rien d’un chat domestiqué, d’un chat de maison. Il diffère de la plupart des chats que nous connaissons. Nous ne pouvons « l’interpréter » avec la seule connaissance du chat que nous avons à la maison. Il nous faut être bien modeste dans la compréhension d’un chat semblable, c’est ce qu’il me fait découvrir.
À quoi pense-t-il ? Mystère. En avait-il assez de quelqu’un aux petits soins avec lui ? Je l’ignore. Mais il est une bonne bête ; jamais il ne m’a griffé ou mordu.
C’est sans doute un chat d’errance. J’ai écrit à un ami qu’il tient du Survenant ou de Jack Kerouac. Sans blague, si ce n’est déjà fait, lisez le magnifique livre de Germaine Guèvremont, Le Survenant, qui lui valut le Prix Sully—Olivier-de-Serres en France en 1946. J’étais très fier en 1989, à Paris, de me placer après elle quand le ministère de l’Agriculture et de la Forêt de France m’a accordé ce prix pour mon livre Les Quatre Saisons dans la vallée du Saint-Laurent. La dame, qui organisait la réception, ne connaissait pas bien sûr cette grande écrivaine, mais je lui ai dit ma joie d’arriver après elle. Vous trouverez ce livre de Germaine Guèvremont en poche, au Québec, pour une poignée de «trente-sous». Vous pouvez aussi vous procurer Sur la route de Jack Kerouac. Lisez ces deux livres et mettez mon chat à la place des deux personnages importants et vous comprendrez qui il est.
Va-t-il réapparaître ? C’est possible. Allez lire le commentaire au bas de ce billet de mon ami Bernard Allaire. Historien québécois qui travaille en France depuis des lunes, il habite en ce moment Carcassonne. Un de ses trois chats est parti, disparu, voilà 14 jours. Et, sans le dire, Bernard espère probablement son retour.
Je vous laisse avec ces mots que mon oncle Émery Provencher mettait à la fin de chacune des lettres qu’il m’écrivait : Et c’est ainsi que la chatte se peigne.
J’espère qu’il reviendra, car il nous manquera à nous aussi, on aime bien suivre ses présences et escapades.
Joueuses Pâques
Merci beaucoup, chère Marielle. Je l’espère aussi.