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Autre nouvelle sur un revenant

Cette fois-ci dans le cœur de Montréal. Une belle fantôme se plaint.

La maison portant le No….. de la rue Jacques-Cartier, depuis longtemps habitée par des femmes de mœurs légères, a été maintes fois, depuis quelques années, hantée par les revenants.

Cette maison, qui est actuellement habitée par Mélina Denis, veuve de M. Cartier, autrefois de Sorel, a encore été visitée par un fantôme, dans la soirée de dimanche.

Entre dix et onze heures, une des habitantes du logis, Annie Cunningham, entrait dans sa chambre lorsqu’elle entendit, dans une pièce voisine, un bruit qui semblait être causé par un homme marchant lourdement. Elle n’en fit aucun cas, car elle croyait qu’on voulait lui faire peur.

Mais comme le bruit continuait, elle entra dans la pièce pour en connaître la cause. En y entrant, elle vit s’ouvrir, devant elle, les volets de toutes les fenêtres qu’elle avait fermés quelques instants auparavant. Alors, toute stupéfaite, elle se retourna et aperçut en arrière de la porte un fantôme, vêtu de blanc, le coude appuyé sur le mur et dont le front reposait sur l’avant-bras.

« C’était, dit Annie Cunningham, le fantôme d’une jeune fille, Octavie Cartier, décédée il y a quinze mois et qui avait longtemps habité cette maison, dont elle était propriétaire. Son visage était rayonnant et sa longue chevelure tombait sur ses épaules.

« Elle laissa échapper quelques cris plaintifs en prononçant le nom de sa mère, Mélina Denis, et comme j’ouvrais la bouche pour lui demander ce qu’elle voulait, elle disparut. »

La mère d’Octavie Cartier raconte une histoire assez curieuse :

«Depuis la mort de ma fille, personne n’a pu demeurer ici. Chaque fois qu’un nouveau locataire venait s’y installer, la maison s’emplissait d’une fumée épaisse et devenait par là inhabitable. » Ce n’est que depuis quelques jours, que, cette fumée merveilleuse est disparue, alors que la mère de la défunte Octavie Cartier est venue s’installer dans ce logis.

Annie Cunningham, dans l’espoir de n’être plus troublée par la vision d’Octavie, a fait la promesse de faire dire une messe à son intention et de faire brûler un cierge.

Toutes les habitantes du logis sont dans le plus grand émoi.

La défunte avait tenu pendant deux ans cette maison fatale de la rue Jacques-Cartier.

 

La Presse (Montréal), 30 décembre 1896.

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