Des nouvelles du comté de Bonaventure, en Gaspésie
Par le correspondant du quotidien Le Soleil à Saint-Charles de Caplan. Il fait rapport le 12 décembre 1898.
M. Siméon Bouchard, de Matapédia (village Lagacé), a eu sa maison incendiée durant la nuit ; il a presque tout sauvé son ménage de maison, le feu a pris par le tuyau. C’est un nouveau colon arrivé récemment dans le village ; quoique bien éprouvé, il est encouragé plus que jamais à continuer ses travaux à l’ouverture de sa terre.
Mme Michel Lagacé, du village de ce nom, était en promenade chez son fils à Caplan ; pour une première fois qu’elle est passée à Caplan, elle a trouvé la paroisse de bien de son goût. Elle est retournée le quatrième jour et gardait un bon souvenir des dames dont elle a eu l’honneur de faire la connaissance.
M. Lazare Arseneau a récolté une citrouille qui pèse 46 livres [près de 21 kilos]. La citrouille est visible chez le propriétaire si l’on doute du fait.
Le 2 décembre, une goélette était à Denis Baie allant vers Gaspé.
La pêche d’automne à la morue a été assez bonne ; le poisson est recherché plus que d’ordinaire et les prix sont très élevés. Un agent de Québec en a acheté deux chars dans la paroisse de Bonaventure et Caplan.
Une partie des cultivateurs ont battu leur récolte, ils sont enchantés du rendement de l’avoine et du blé ; certainement que la paroisse sera exempte d’acheter au moins les trois quarts de moins de farine cette année, vu le rendement du blé.
M. Edmond Brière est revenu passer l’hiver dans le foyer paternel. Il vient de s’acquérir deux magnifiques lots de terre dans le village Lagacé. Il retournera de bonne heure au printemps continuer ses défrichements.
Dites-nous donc si la compagnie du chemin de fer peut mettre des barrières pour garder la neige sur les terres des propriétaires, sans leur consentement. Les propriétaires s’y opposent fortement et la compagnie veut mettre ses barrières en dehors du terrain de la compagnie du chemin de fer, et même des employés ont menacé les propriétaires de leur faire des frais par la cour. Dites-donc si la compagnie Armstrong a le droit d’être maîtresse chez les propriétaires, oui ou non.
Avis à un forgeron qui désire se placer. Près de l’église St-Charles de Caplan, il n’y a plus de forgeron et un forgeron qui voudrait se placer trouverait de grandes avantages. Il y a plusieurs propriétaires qui donneraient un emplacement de terrain gratis pour qu’un forgeron y mit sa boutique. Il y a de l’ouvrage pour employer un bon forgeron continuellement. Qu’on s’adresse à votre correspondant pour plus amples informations.
Le Soleil (Québec), 14 décembre 1898.
L’illustration montrant Bonaventure au loin provient du site internet de la ville de Bonaventure, lumineux.