Skip to content

« Plaisirs d’enfants, déplaisir des passants »

La température s’est encore adoucie ce matin.

Il tombe encore quelques flocons de neige mais chargés d’eau et qui menacent de se changer en pluie, ce qui serait vraiment malheureux, car il n’y en a déjà pas trop pour rendre les chemins praticables aux voitures.

Les gamins ne se possèdent pas de joie. Ils gambadent à qui mieux mieux dans les rues.

La neige est « pelottante » et ils en profitent pour se livrer à l’un de leurs amusements favoris. Mais souvent la boule de neige destinée au camarade manque le but et va s’aplatir sur l’oreille du passant ou encore va déranger la coiffure d’une passante au grand déplaisir de celle-ci qui ne ménage pas ses invectives au jeune maladroit.

D’autres., moins hardis, se contentent du traîneau. Celui-ci s’élance après un grand élan et presqu’invariablement vous arrive dans les jambes. Cet autre traîne un petit camarade et s’amuse à le faire rouler dans la neige par des arrêts brusques.

Après les premiers froids, les patineurs envahiront les trottoirs. Et vous vous verrez empoigné avec force par quelques patineurs inexpérimentés.

Un autre amusement des petits non moins déplaisant et même dommageable à la propriété, c’est, le soir, lorsqu’ils se croient certains de n’être point vus, de lancer leurs projectiles de neige durcie dans les carreaux des fenêtres.

Tout cela est contre les règlements municipaux. La police ne peut cependant que faire des exemples en arrêtant quelques-uns des délinquants.

Le remède est plutôt entre les mains des parents en leur défendant ces choses qui dénotent une mauvaise éducation.

 

Le Soleil (Québec), 3 décembre 1898.

L’illustration provient du journal Le Cyclorama universel (Montréal), édition du 16 janvier 1897.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS