Une nouvelle bataille de coqs
Il y a une centaine d’années, les batailles de coqs étaient bien populaires. Mais l’événement avait lieu entre hommes. Gare cependant à la police, vous risquez une comparution en cour du Recorder, la Cour municipale de l’époque.
Cette bataille-ci se tient chez Thérien à Pointe-Saint-Charles, à l’est de Montréal.
Le constable Cochrane de la Pointe Saint-Charles faisait la patrouille sur l’avenue Atwater, près de la vieille bâtisse « Grégoire », lorsqu’il remarqua plusieurs hommes, chacun portant une poche, entrant dans une maison occupée par un nommé J. B. Thérien.
Ils n’entraient pas tous à la fois, mais séparément en différents temps, semblant anxieux d’éviter l’attention [sic].
L’homme de police se rendit immédiatement à la station pour communiquer les soupçons au sergent Cambridge. Celui-ci réunit tous les hommes dont il pouvait disposer et il se rendit, conduit par Cochrane, à l’endroit mentionné. En arrivant, ils constatèrent que la réunion se tenait dans une grande chambre inoccupée dans le haut de la maison.
Aussitôt que les « sportsmen » entendirent la police monter l’escalier, ce fut un sauve-qui-peut général. Plusieurs sautèrent par une fenêtre d’une hauteur de cinquante pieds sur le trottoir [un peu plus de 15 mètres]. Quatre cependant furent arrêtés. Ce sont Étienne Senécal, de la rue Atwater, Jos Beaudry, de la rue Montcalm, Jos. Barrette, de la rue Dufresne, et J. B. Thérien, le propriétaire de la maison.
Quand la police arriva dans la chambre, elle trouva 20 coqs, quantité d’éperons et tout ce qu’il fallait pour une grande bataille de coq. Volatiles et prisonniers furent amenés à la station.
Les amateurs du sport ont comparu devant le Recorder, hier matin, mais le procès a été remis.
Le Canadien (Montréal), 5 janvier 1892.
Vous trouverez ici un certain nombre de combats de coqs.