J’ai toujours aimé les arbres morts
J’ai plein de respect pour eux. Ils sont bien morts, mais ils continuent de parler pour nous. Ils sont des rappels et nous disent aussi quels sont les oiseaux dans les parages. Les regarder suffit et on prend note.
Voyez, par exemple, cet oiseau. Un insectivore. De sa sorte — insectivore — j’en ai plein en ce moment dans ma brousse, difficilement visibles. Ça bouge partout dans les feuillus, mais comment les voir. Le bonheur pour eux, cachés et occupés, est aux insectes, si nombreux cette année.
Donc en voici un qui se propose grâce à mes arbres morts. Qui est-il ? J’ose m’avancer, amateur marchant sur une glace fine. Il s’agirait du Viréo aux yeux rouges, bien difficile à observer, car il ne se présente à peu près jamais en pleine lumière. Sans le voir la plupart du temps, je l’ai entendu à maintes reprises depuis des années. Il aime beaucoup le lieu.
Et rappelez-vous, on sait qu’il est là grâce à son chant. Comme disait mon ami, le poète Pierre Morency, c’est celui qui répète ses réponses aux questions de maths en vue de son examen. Il va entreprendre ses répétitions dès son arrivée et ne cessera qu’au cours des deux premières semaines d’août, convaincu alors qu’il passera son examen haut la main.
P. S. On ne voit ses yeux rouges que de très près.