Blé-d’inde, fruits et petits fruits
Le 31 août 1903, le ministère de l’Agriculture du Québec émet un communiqué portant sur l’état de la récolte à ce moment dans certaines municipalités du Québec. Le journal La Patrie y fait écho le 18 septembre 1903.
Il serait fastidieux de se lancer dans une longue énumération de chacun des produits mentionnés. Tenons-nous en donc à trois d’entre eux : le blé-d’inde, les fruits et les petits fruits. Voyage dans 12 communautés québécoises.
Le blé-d’inde d’abord.
À la Trappe d’Oka : Le blé-d’inde ne rendra que médiocrement.
À Sainte-Adèle : Le blé-d’inde et le tabac sont assez beaux, mais en retard.
À Sainte-Anne-de-Bellevue : Le blé-d’inde est bien en retard et assez maigre.
À L’Assomption : Le blé-d’inde est en retard et rendra peu.
À Rougemont : Presque pas de blé-d’inde.
À Saint-Hyacinthe : Le blé-d’inde est un peu en retard, mais promet beaucoup.
À Compton : Le maïs est pauvre.
À Sainte-Foy : On ne dit rien sur la culture du blé-d’inde à cet endroit.
À Roberval : Le blé-d’inde est médiocre.
À Village-des-Aulnaies : On ne dit rien sur la culture du blé-d’inde en ce lieu.
À Fraserville [Rivière-du-Loup] : C’est le silence au sujet du blé-d’inde.
À Victoriaville : Le blé-d’inde est dans des conditions satisfaisantes.
Manifestement, sauf exceptions, la culture du blé-d’inde en 1903 n’est pas un succès. À noter qu’on ne semble pas s’intéresser au blé-d’inde à Sainte-Foy, Village-des-Aulnaies et Fraserville. À cette époque, sont-ce trois endroits trop nordiques pour la culture du blé-d’inde ?
Les fruits et petits fruits
À la Trappe d’Oka : Les arbres fruitiers promettent beaucoup et il y aura assez de petits fruits.
À Sainte-Adèle : Il y aura moins de pommes que l’année dernière. Beaucoup de petits fruits.
À Sainte-Anne-de-Bellevue : On ne dit rien des fruits et des petits fruits à cet endroit.
À L’Assomption : Les arbres fruitiers sont chargés de fruits.
À Rougemont : Les arbres fruitiers donnent un quart de récolte. Il y a beaucoup de petits fruits.
À Saint-Hyacinthe : Les arbres fruitiers ne donneront rien; ils ont gelé en fleurs. Les petits fruits ont souffert des chenilles.
À Compton : Il n’y aura pas de pommes. La récolte des petits fruits sera moyenne.
À Sainte-Foy : Les arbres fruitiers auront un rendement satisfaisant. Les petits fruits, fraises, gadelles, groseilles, ont beaucoup donné.
À Roberval : Grande abondance de petits fruits.
À Village-des-Aulnaies : Il y aura moitié moins de pommes et de prunes qu’en 1902. À part les groseilles, qui abondent, la récolte de petits fruits est médiocre.
À Fraserville [Rivière-du-Loup] : Un peu de pommes, presque pas de cerises, très peu de prunes.
À Victoriaville : Le rendement des arbres fruitiers est médiocre. Beaucoup de petits fruits.
Il m’arrive de croire que le Québec est une sorte de point limite dans l’hémisphère nord pour la culture fruitière. En 1864, par exemple, un quidam de passage à Sainte-Flavie de Rimouski, note l’absence complète d’arbres fruitiers bordant un généreux potager. Il paraît, dit-il, que le climat ne permet pas d’en avoir. M. Le curé les a remplacés par des arbres d’agrément. Chose certaine, il me semble qu’il faut être bien vaillant pour se lancer dans la culture fruitière en ce pays.
Sur la culture fruitière au Québec, voir l’ouvrage, on ne peut plus complet, de Paul-Louis Martin, Les fruits du Québec. Histoire et traditions des douceurs de la table, Québec, Éditions du Septentrion, 2002, 219 pages.
Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds L’Action catholique, cote : P428, S3, SS1, D18, P22.