Sautons dans le canot de la chasse-galerie, allons voir nos blondes
Ici, la version de ce moyen de transport québécois assez connu est de F.-H. St-Germain.
Voici le titre de son ouvrage : Charles Héon, Fondateur de la Paroisse de Saint-Louis de Blandford, Premier colon du comté d’Arthabaska, Mœurs, coutumes, Épisodes de la vie d’autrefois (Arthabaska, 1905).
La chasse-galerie, ou la navigation en canot d’écorce en l’air des anciens, était peut-être l’agence la plus renommée pour faire les voyages rapides. Si ce mode de voyager était encore en usage de nos jours, ce serait à faire pâlir de dépit les Capitaines de ces fameux lévriers de l’océan, qui veulent entreprendre de nous faire traverser l’Atlantique en moins de cinq jours; tandis qu’avec le système chasse-galérique, on assurait avoir fait, en une seule nuit, des voyages d’aller et retour, embrassant des distances d’au-delà de quinze cent milles [2 425 kilomètres].
N’est-ce pas, amis lecteurs, que c’était rapide ? et on dit que c’était une manière très sûre de voyager, pourvu que l’on ne rencontrât pas de clocher d’église. Oh ! alors, c’était un écueil qu’il fallait éviter à tout prix, car sans cela c’était le naufrage et une mort certaine.
Ce mode de voyager était ordinairement en usage parmi les voyageurs au pays d’en haut qui désiraient s’assurer de la fidélité d’une amante qu’ils avaient laissée dans la paroisse natale, avec promesse de ne pas s’engager à d’autre avant le retour de là-haut, ne serait-ce que dans cinq ans, terme ordinaire des engagements du service.
Il est à présumer que l’arrivée inopinée de voyageur au milieu d’une veillée devait causer des surprises quelquefois désagréables : c’est si facile de jouer des tours aux absents, quand on les sait ou on les croit à quatre cent lieues de distance.
L’illustration est de l’artiste et illustrateur montréalais Charles Walter Simpson (1878-1942).
Sur la chasse-galerie, voir ces billets où il en est fait mention.