Elle aime beaucoup les chats
Une amie dévouée de la race féline a été condamnée, hier, à laisser la maison qu’elle occupait et à payer $10 à son propriétaire à titre d’arrérages de loyers.
M. Beauchamp, agent du propriétaire, demandait la résiliation du bail parce que Mme Brossard devait son loyer de novembre; il réclamait aussi $140 de dommages-intérêts causés par plus d’une centaine de chats hébergés, nourris et choyés par Mme Brossard au No 401 Rivard.
Mme Brossard a plaidé elle-même. Elle est veuve et seule au monde. Et elle a tourné ses affections vers les chats, ses enfants, dit-elle.
Malgré son émouvante plaidoirie, elle a été condamnée par la cour.
La Patrie (Montréal), 14 janvier 1905.
Il s’est déjà trouvé une dame âgée qui vivait comme Madame Brossard.
L’illustration est la dernière page du livre de Maurice Carême, La Mère Framboise, Éditions Le Sénévé, 1970.