De durs étés
Pour les enfants, les étés sont difficiles à traverser. En 1900, vous vous souvenez, au cours d’une seule semaine de juillet à Montréal, 107 étaient décédés de débilité infantile.
Neuf ans plus tard, la situation n’est guère plus reluisante. Du moins dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, habité de gens de condition modeste. Dans une nouvelle titrée C‘est alarmant, le journal Le Soleil du 28 juillet 1909 écrit :
La mortalité infantile à Saint-Sauveur dépasse les quatre cinquième des naissances. Justement alarmés de la mortalité infantile dans notre ville depuis le commencement de juillet, nous avons cru intéresser en publiant les statistiques suivantes. Qu’on remarque bien que notre représentant n’a recueilli que les statistiques qui ont rapport aux naissances et décès d’enfants depuis le 1er juillet jusqu’à ce jour. Saint-Sauveur : naissances, 55; décès, 46. Jacques-Cartier : naissances, 18; décès, 9. Saint-Roch : naissances, 40; décès, 19. Comme on le remarquera, il y a une différence alarmante entre les naissances et les décès pour ce qui est de la paroisse de Saint-Sauveur. Si on additionne les naissances des paroisses plus haut nommées, on arrive à un total de 113 et en additionnant les décès, on trouve 74, ce qui laisse une différence de 39.
Nous n’en finirions plus d’évoquer cette situation. Certaines semaines, dans les journaux, ça tient de la litanie. D’ailleurs, vous avez remarqué, nous y sommes déjà revenu à maintes reprises.