La coulée des érables
Après longueur de temps à attendre, voilà que les érables coulent soudain follement dans l’ouest du Québec, nous dit ce matin la radio de Radio-Canada.
Mon ami René, lui, qui s’est rendu jeudi aider son frère à Saint-Édouard de Frampton, me dit que la coulée est étrange; il retrouve certains seaux pleins à ras bords, d’autres à moitié vides. Et, avec les températures trop chaudes pour la coulée qu’on nous annonce pour le début de semaine, on se prend à prévoir que la saison des sucres sera bien courte cette année.
Monsieur François Berger, de Romans-sur-Isère, dans la région Rhône-Alpes en France, m’a fait parvenir ces photographies d’une visite à la cabane à sucre par l’intermédiaire de mon éditeur, le Boréal. Monsieur Berger écrit :
Lorsque j’étais étudiant, j’ai eu l’occasion de faire un stage à la ferme de la Gorgendière/Deschambault durant l’hiver 1953-1954. J’en ai conservé quelques photos. Cela ferait certainement plaisir à monsieur Jean Provencher de les voir. Merci de me dire comment faire pour les lui envoyer par internet.
Immédiatement, j’écris à monsieur Berger qui me dit :
Cher Monsieur, ces photos me rappellent mes vingt ans. Par parfaire un diplôme d’agronomie en France, j’ai passé quelques années au Canada. Tout d’abord au Manitoba dans une exploitation céréalière. Un hiver dans un élevage bovin dans les Montagnes Rocheuses (Fraser River). Un été jardinier à l’hôtel Dieu de Lévis. L’hiver à la ferme de la Gorgendière où vous pourrez constater qu’il y avait beaucoup de neige cet hiver là.
J’ai travaillé tout d’abord dans la section «Volailles», puis avec les vaches laitières. La direction aurait voulu me confier toute la partie bovine, mais je devais revenir en France. Ce passage à la ferme de Deschambault m’a toujours laissé un goût de l’expérimentation. On ne faisait pas que travailler. J’étais logé dans la maison centrale, mais plusieurs collaborateurs habitaient sur la ferme et nous avions tous de bonnes relations et activités de loisirs, telles ces fêtes de sirop d’érable à la fin de l’hiver et surtout la pêche dans des cabanes sur le Saint-Laurent (très impressionnant avec la marée).
Je suis bien le photographe et bien sûr vous pouvez les placer sur votre site internet.
Merci beaucoup, cher Monsieur Berger, de vos images de cette visite à la cabane à Deschambault, et de votre bien intéressant témoignage.
Bon printemps à vous.