«Phénomène céleste»
Jamais l’intérêt pour le ciel ne se dément. Voici maintenant cette information dans La Patrie du 18 novembre 1882.
Chacun a pu être témoin, hier soir, des magnifiques effets de lumière de l’aurore boréale. De six à huit heures, le firmament a revêtu toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On aurait dit parfois que le vent balayait des nuages de feu.
Tout l’hémisphère boréal et une partie de l’hémisphère austral étaient illuminés. C’est un des plus beaux phénomènes atmosphériques que se soit produit depuis longtemps. Jusqu’ici la science n’a expliqué que d’une manière incomplète l’origine des aurores boréales. Des savants ont pourtant prétendu que, pour une cause ou une autre, la terre, comme un immense aimant, devient à certaines époques imprégnée de fluides électriques qui se dégagent dans l’atmosphère.
L’aurore boréale d’hier soir s’étendait au-dessus du Canada et des États-Unis. Son effet s’est surtout fait sentir sur les fils télégraphiques entre l’Europe et l’Amérique.
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La Gazette de Joliette du 21 novembre 1882, elle, écrit à ce sujet : C’est le temps des phénomènes célestes. Après la comète, il nous est donné maintenant de contempler les aurores boréales. Vendredi soir, nous en avons remarqué une des plus belles du côté du soleil couchant. Dans cette direction, le firmament était éclairé par une espèce de grande voie lactée en forme de cercle. C’était une longue traînée de lueurs blanches devenant très rouges par intervalles et s’agitant avec rapidité. On aurait dit parfois les reflets d’un immense incendie au loin. Cette aurore boréale s’étendait sur le Canada et les États-Unis. Elle a, paraît-il, fait surtout sentir son effet sur les fils télégraphiques entre l’Europe et l’Amérique.
Contribution à une histoire québécoise du ciel.
L’illustration est extraite de l’ouvrage de Louis Cousin-Despréaux, Les leçons de la nature présentées à l’esprit et au cœur, Tours, Alfred Mame et Fils, 1885.
