Des noms de famille québécois devenus bien étranges
La Tribune du 30 octobre 1896 se désole des changements de noms québécois aux États-Unis et lance un appel aux Franco-Américains pour la conservation de leur nom original.
Nos compatriotes canadiens-français aux États-Unis feraient un acte patriotique et d’intérêt de famille en faisant en sorte de ne pas traduire leurs noms propres en anglais, et de les faire écrire en bon français..
De cette façon, ils se sauveront du ridicule et éviteront des pertes sérieuses dans les règlements de successions.
Voici quelques échantillons de traductions… baroques.
Archambault, Shamboo. Beauchamp, Fairfield. Bélanger, Baker. Benoit, Benneway. Bibeau, Bebo. Boileau, Drinkwater. Boisvert, Greenwood. Boivin, Drinkwine; Cardin Noël, Christmas Townclock. Cauchon, Pig. Chabot, Catshoe. Champeau, Shambo. Chaput, Stinking cat; Charron, Wheeler. Courtemanche, Shortsleeves. Cournoyer, Drywood. Darche, Dash. Fontaine, Fountain Spring. Giroux, Jerue. Godin Sigefroid, Sixtimes Godam. Jolicœur, Fine Heart. Labonté, Goodness. Laflèche, Flagg. Lapierre, Stone. Leblanc, White. Lefebvre, Bean. Lévêque, Bishop. Marchaterre, Sidewalk. Loiseau, Bird. Nault, No. Papillon, Butterfly. Petit, Small. Racine, Root. Roy, King. Simard, Six Dead. Tétreau, Tatro. Et autres.
L’illustration vient du site suivant.
Il me semble avoir lu quelque part que bien des Acadiens, après le Grand Dérangement, anglicisaient leur nom de famille pour ne pas être repérés par ceux qui les pourchassaient et se fondre mieux dans leur nouvel entourage de vie… espérant ainsi pouvoir revenir sur leurs terres ancestrales.
Intéressant de lire tous ces patronymes « inventés » qui ont traversé le temps pour plusieurs !(malgré le sens « baroque »…)
J’ignore, chère Esther, ce changement de noms possible chez les Acadiens. Dans le cas de mes ancêtres venant de ma grand’mère paternelle, les Breault, ils sont arrivés au Massachusetts, mais ont rapidement gagné le Québec et ne semblent pas avoir cherché à regagner leurs terres ancestrales. Et, à mon avis, dans le lot de ceux qui ont changé leur nom de famille, on devait retrouver beaucoup de Québécois, originellement «de souche».
Justement, dans le récent (excellent) film « Hers » (http://en.wikipedia.org/wiki/Her_%28film%29), le personnage principal s’appelle « Theodore Twombly ».
«Twombly», ça sonnait comme une version américanisé de « Tremblay »… ?!
J’ai fouillé un peu et il semble que oui !
Voilà, voilà, cher Nicolas, qui se vérifie. De mon côté, je le remarque souvent dans le baseball américain.
Les sujets dont vous traitez sur votre blogue sont toujours très intéressants. Merci ! Continuez à nous enchanter.
Depuis l’arrivée de mon ancêtre Étienne Truteau en Amérique en 1659, son patronyme a connu une multitude de variantes, la plus usitée étant Trudeau. Dans sa propre famille, ceux de ses 14 enfants qui savaient signer l’écrivaient chacun à sa façon: Étienne fils Truto, François Trudeau, Marie Truteau.
Aux États, il est devenu Treadean, Trudo, Trudow, Tredea, Trudeaux, etc. Le plus drôle rencontré est Waterhole. Tout le monde ne peut pas s’appeler Drinkwine…
Si les noms français sont si comiquement interprétés de l’autre côté des lignes, imaginez un peu les prénoms de nos émigrés du 19e siècle…. Marie ou Catherine, ça va assez bien, mais les Trefflé, les Arzénie, les Zéphyr, les Maximilien, les Parmélia ou les si nombreux Napoléon, on ne les trouve jamais tel quel aux recensements américains…
Où nos ancêtres de cette époque ont-ils puisé tous ces prénoms aussi bizarres les uns que les autres ?
Merci beaucoup, chère Louise. Et vous avez tellement raison d’évoquer la si grande variété des prénoms de nos ancêtres ! Intraduisibles plus souvent qu’autrement.