Et les groseilles qui s’annoncent déjà !

Vous avez tellement raison, Belle Acadienne ! Tout le retard a été vivement repris. Il est même à se demander, quand je regarde mes groseilles, si nous n’avons pas pris de l’avance, vraiment. Les pommiers, eux, viennent de terminer leur floraison et déjà les petits fruits se forment. C’est assez incroyable.

Pour mes groseilles, je n’ai même pas eu le temps de manger mes six pots cuisinés l’an dernier.

Vous me réjouissez avec cette nouvelle des fraises du Québec maintenant disponibles. Enfin ! Je vais tenter d’avoir l’œil ouvert.

C’est donc un Groseillier à maquereau que Vous avez, chère Valérie. Je Vous dis cela, car souvent, sur internet, on confond le gadellier, qui produit de petits fruits rouges, avec le groseillier à maquereau, dont les fruits sont franchement plus gros.

Je n’ai jamais eu d’attaques par un insecte, aussi ne puis-je Vous renseigner. Mais Vous trouverez sur internet de nombreux sites traitant de maladies ou d’insectes s’en prenant au groseillier. Je choisirais un site québécois ou ontarien, car les conditions ne sont pas nécessairement les mêmes qu’en Europe. Et évitez, il me semble, de saupoudrer votre plant de produit chimique, j’aurais peur pour les fruits. Et pour Vous si Vous les consommez. Chez moi, je ne l’ai jamais saupoudré de quoi que ce soit. J’étais partisan qu’il développe, par lui-même, une résistance.

Depuis longtemps, des ratons sont de passage chez moi, mais jamais ils s’en sont pris à mon groseillier. Je sais qu’ils sont capables de bien des mauvais coups, mais, avec les nombreuses épines du plant, il faudrait qu’ils se lèvent de bonne heure pour trouver plaisir à ronger le plant. Même qu’aucune bête — oiseaux ou quadrupèdes — ne mange mes fruits. Si je ne les cueille à maturité, ils tombent simplement au sol.

Mon groseillier doit être âgé de plusieurs dizaines d’années. Il était là perdu dans le foin quand j’ai acheté la maison. Mais nous l’avons débroussaillé et pris en charge, car le groseillier aime qu’on ait quelque considération pour lui. J’essaie de lui permettre d’avoir un peu d’air provenant du bas. Je dois le nettoyer aussi, car, dedans, il pousse de l’herbe, de la Verge d’or et même de la fougère. Mais je n’enlève pas complètement tout. Je suis partisan d’une certaine mixité en biologie, les plantes s’entraident à l’occasion, si l’étrangère ne prend pas franchement le dessus sur l’autre. On sait qu’on recommande aux acériculteurs de ne pas nettoyer à outrance leur érablière, d’y laisser, par exemple, certains frênes, un voisinage qui fait le bonheur de l’érable à sucre.

Chez moi, l’an passé, j’ai une tige de Verge d’or, entremêlée dans mon groseillier, qui a eu un comportement absolument étonnant. Elle a fleuri jusqu’au début de novembre dans mon groseillier dénudé de feuilles, alors que les autres Verges d’or de mon terrain étaient flétries depuis septembre. Un cuisinier me dit que groseillier et Verge d’or vivaient alors une véritable osmose. Voir cet article à ce sujet : https://jeanprovencher.com/2013/10/23/le-verge-dor-ne-se-rend-toujours-pas/

J’ai hâte de voir si le phénomène va se reproduire cette année.

Bonne chance avec votre groseillier. Chez moi, j’aime bien passer près de lui, toucher ses feuilles et lui glisser un mot. Les plantes sont comme nous, vivantes. Elles ne sont pas indifférentes au rapport que nous entretenons avec elles.

P. S. Mes oiseaux aiment bien le buisson que forme le groseillier quand il n’a pas ses feuilles.