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Éloge du buisson

Vous avez un buisson chez-vous ? Évitez de le «dompter», de le domestiquer. Laissez-le à sa vie propre, enchevêtrée, labyrinthique. Il est le chant de l’entremêlement.

Tant de vivants aiment les buissons. Rien ne plaît davantage à mes bruants que mes buissons. Est-ce parce qu’ils fournissent protection, manière de se confondre dans la nature ?

Je les observe. Après un envol pour aller quelque part, ils reviennent bientôt à leur buisson. Manifestement, ils s’y plaisent, aiment s’y retrouver, même à plusieurs.

Voyez, ci-haut, ce Bruant chanteur. En ce moment, il vit dans mon groseillier, même chargé d’épines.

D’autres préfèrent se tenir dans le bas des arbres buissonneux.

J’ai même un bûcher où je pose les branches mortes à brûler. Mais, depuis trois ans, je ne brûle plus. Je me suis trouvé, ce faisant, à créer un nouveau buisson, un nouvel espace de vie. Comment pourrais-je maintenant retirer ce lieu à mes oiseaux en y mettant le feu ?

J’ai vu un Crapaud d’Amérique caché sous un de mes buissons; par temps très chaud, il se tient à la fraîche. La couleuvre aussi aime les buissons. Et même des plantes. Rappelez-vous, l’automne dernier, l’histoire de ce plant de Verge d’or marié à mon groseillier, qui a refusé pendant six semaines de cesser de fleurir, alors que tous ses congénères étaient flétris depuis longtemps.

Un jour, qui sait, peut-être arrivera-t-on à dénicher quelque part un grand texte sur le caractère unique du buisson.

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