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Un correspondant anonyme n’en peut plus pour Londres

Et la Gazette de Joliette du 3 avril 1890 fait la une avec son texte, «Londres la majestueuse».

Londres est plus que la métropole de la Grande Bretagne; plus que la plus grosse et la plus grande cité sur la face du globe. L’histoire ne saurait lui fournir d’égale en population, en richesse et sous le rapport de la magnificence de ses constructions. L’univers lui paie un tribut commercial qui n’a jamais été accordé à aucune métropole des temps anciens ou modernes.

Rome, sous le sceptre de Vespasien, abritait trois millions d’âmes. Londres contient aujourd’hui cinq millions d’habitants, soit deux millions de plus que Rome au faîte de sa gloire.

La métropole britannique a deux fois la population de Paris, trois fois celle de New-York, deux fois et demie celle de Hong Kong.

À l’ouverture de ce siècle, Londres ne comptait pas un million. À sa clôture, elle aura près de sept millions. Un tel agrandissement n’a pas son parallèle depuis la création. La vaste cité est un empire par elle-même et ses richesses peuvent acheter une douzaine d’empires.

Une de ces dernières semaines, d’après les statistiques officielles, il y a eu à Londres 3,782 naissances; pendant la même semaine, les décès ont été de 2,246; soit un surplus de 1,536 des naissances sur les décès. De cette source seule, la population s’accroît de 75,000 âmes par année. Le surplus de l’immigration sur l’émigration lui amène 25,000 nouveaux habitants par an.

L’accroissement total de la population peut donc être fixé à 100,000 chaque douze mois. Il y en a même qui portent ce chiffre à 150,000 par an pour la prochaine décade.

Étonnant l’univers sous grand nombre de rapports, elle est remarquée pour son extension merveilleuse. Elle démontre à notre âge la possibilité des cités puissantes et l’étendue extraordinaire qu’elles peuvent atteindre On croit en certains endroits qu’avant vingt ans la reine des cités aura doublé sa population et que dix millions d’habitants se logeront sur son vaste territoire.

 

La photographie m’est parvenue de mon fils Sébastien le 20 mai 2013, avec pour seul commentaire «La Tamise hier après-midi…»

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